[13/09/2006 17:32:14] PARIS (AFP) Les prix de l’essence sans plomb ont baissé d’environ 8% depuis un mois quand ceux du pétrole ont chuté de 14%, un écart jugé trop important par les associations de consommateurs alors même que les compagnies pétrolières s’étaient engagées à répercuter rapidement les baisses. Depuis le 12 août, le baril de pétrole brut sur le marché new-yorkais a perdu près de 11 dollars soit 14,24%. Mais dans le même temps, l’automobiliste français a vu son litre de sans plomb ne baisser que de 8,3%, à 1,22 euro contre 1,33 euro en moyenne, selon les chiffres de l’Union française des industries pétrolières (UFIP). Le gazole a quant à lui perdu 2,7%. Des écarts qui ont fait bondir le député socialiste Didier Migaud. Pour lui, la promesse faite l’an dernier par les compagnies pétrolières de répercuter les baisses du brut sur les prix à la pompe n’a pas été tenue. Pour la présidente de l’association de consommateurs CLCV, Reine-Claude Mader, “à partir du moment où le baril a baissé de 14%, on devrait retrouver ces 14% à la pompe”. Les compagnies pétrolières s’étaient engagées en 2005 à amortir la volatilité des prix du brut, en étalant les hausses mais aussi en répercutant rapidement les baisses sur les prix à la pompe, des engagements réitérés au début du mois de septembre. Chez Total, on affirme que le recul du brut depuis un mois a bien été répercuté: de 1,36 euro le 14 août, le prix moyen dans les stations-services Total et Elf est passé à 1,24 lundi. Pour l’UFIP, l’écart entre la baisse du prix du brut et celui de l’essence est “normal”, compte tenu de l’importance des taxes comprises dans le prix du carburant en France. Celles-ci comptent pour 63% du prix à la pompe et sont essentiellement fixes avec la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), précise Jean-Louis Schilansky, délégué général de l’UFIP. Du coup, “quand les prix du brut baissent, les prix (à la pompe) toutes taxes baissent mais dans une moindre proportion car il y a une partie qui ne bouge pas”, explique M. Schilansky, soulignant que l’inverse est vrai aussi, lorsque les prix du brut augmentent. Mais si l’on se fonde sur les prix hors taxes, “les prix varient tout à fait +en ligne+ avec le brut”, ajoute-t-il. Hors taxes, le litre de sans plomb a baissé de 17%. En revanche, le prix du gazole, qui représente la majorité du carburant vendu dans l’Hexagone, a beaucoup moins baissé, de l’ordre de 5%. L’association de consommateurs UFC-Que choisir s’en émeut en estimant que les pétroliers “ne tiennent pas leurs promesses”. Quoi qu’il est en soit, ajoute l’UFC, “structurellement le prix du brut va augmenter”, sa baisse actuelle n’étant que “conjoncturelle”. Pour réduire la facture pétrolière, “il faut que les pouvoirs publics aident le consommateur à baisser sa consommation”, via des subventions pour l’utilisation de moteurs économes ou pour les transports collectifs, estime François Carlier, directeur adjoint de la communication de l’association. |
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