[14/09/2006 15:29:01] PARIS (AFP) Le mariage entre Arcelor et Mittal à peine consommé, le nouveau groupe, colosse de la sidérurgie mondiale, envisage déjà de nouvelles acquisitions dans un secteur très fragmenté, surtout en Asie. “Nous allons continuer à croître, cela est sûr et certain (…) Arcelor et Mittal ont été des acteurs majeurs de la consolidation. Nous continuerons à l’être” ensemble, a déclaré jeudi le président de la direction générale, Roland Junck, lors d’une conférence de presse à Paris dans le cadre d’une tournée de l’équipe dirigeante à travers le monde pour présenter le nouveau groupe. La fusion entre Arcelor et Mittal, bientôt achevée (l’OPA court jusqu’au 17 novembre pour permettre à Mittal de récupérer les dernières actions Arcelor encore en circulation), a donné naissance à un mastodonte de l’acier qui fera son grand retour dans le CAC 40 lundi. Mais le marché reste encore très fragmenté: Arcelor Mittal, trois fois plus gros que son principal concurrent, le japonais Nippon Steel, produira annuellement 110 millions de tonnes d’acier. Soit à peine plus de 10% du marché mondial. Face à cette situation, le groupe se voit comme le catalyseur d’une refonte du secteur. “La fusion Arcelor Mittal a suscité beaucoup d’excitation” dans les groupes industriels mondiaux, qui “ont commencé à revisiter leurs modèles d’entreprise”, a assuré Lakshmi Mittal, président du groupe, considérant qu’il s’agissait-là d’une “bonne nouvelle” pour l’industrie sidérurgique. “Nous allons continuer à croître, pas pour être encore plus grands, mais pour que la consolidation du secteur se poursuive”, a souligné de son côté M. Junck. Le groupe lorgne en priorité sur l’Asie, zone du monde où il est le moins présent. Et regarde plus particulièrement vers la Chine, qui représente à la fois plus du tiers de la production et de la consommation mondiales, mais abrite une myriade de petites aciéries. Seuls huit des sidérurgistes chinois ont une production annuelle supérieure à dix millions de tonnes, pour des centaines d’autres dont la capacité est inférieure à un million. Avant leur fusion, Arcelor et Mittal avaient chacun de leur côté déjà mis un pied sur ce marché stratégique. L’européen avait signé en février un accord pour acquérir plus du tiers de Laiwu, démarche qui devrait être avalisée par Pékin prochainement selon le groupe. “Nous sommes aujourd’hui dans les dernières étapes”, a indiqué M. Junck. De son côté, Mittal avait acquis en 2005 quelque 36% de Hunan Valin Steel Tube and Wire, une des usines leaders de Chine. Le groupe entend donc mener de front croissance externe et intégration des équipes d’Arcelor et Mittal, une mission difficile mais dont le succès ne fait aucun doute pour ses dirigeants. “Arcelor Mittal a fait en six semaines les progrès qu’Arcelor avait mis six mois à réaliser au moment de sa création en 2002” après la fusion d’Usinor, Arbed et Aceralia, s’est félicité Lakshmi Mittal. Des questions subsistent cependant, au premier rang desquelles le casse-tête juridique sur la propriété du canadien Dofasco, acheté en janvier par Arcelor mais promis par Mittal à ThyssenKrupp en cas de réussite de son OPA sur l’européen. Or, Arcelor avait protégé son acquisition en transférant Dofasco dans une fondation de droit néerlandais qui empêche théoriquement une revente. “Il y a six mois pour essayer de dénouer” ce problème, a déclaré Michel Wurth, membre de la direction générale, en rappelant que le groupe se penchait sur la question depuis début août. Mais “si cela n’est pas dénoué, Dofasco reste dans le groupe”, a-t-il ajouté. |
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