Huîtres d’Arcachon : un impact économique qui pourrait encore s’accentuer

 
 
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Des cercueils installés devant la préfecture d’Arcachon, le 6 septembre 2006, à l’issue de la manifestation qui s’est rendue du port d’Arcachon à la sous préfecture, pour protester contre l’arrête préfectoral interdisant la vente et la commercialisation des huîtres du bassin (Photo : jean-Pierre Müller)

[14/09/2006 16:20:33] BORDEAUX (AFP) L’interdiction de consommer les huîtres du bassin d’Arcachon a entraîné pour les ostréiculteurs une perte de près de 10% de leur chiffre d’affaires, mais l’impact pourrait s’aggraver selon la réaction des acheteurs d’ici les fêtes de fin d’année, selon les professionnels.

“L’ensemble de la filière a subi en août une perte d’environ 8% de son chiffre d’affaires et pour septembre, la perte est évaluée à environ 10%”, estime Magdalena Ruiz, responsable du centre de gestion de la comptabilité de 235 ostréiculteurs du bassin d’Arcachon, soit les deux tiers de la profession.

Le manque à gagner de la filière ostréicole arcachonnaise, qui représente 350 professionnels pour un chiffre d’affaires annuel de 40 millions d’euros, se monte ainsi pour l’heure à près de 4 millions d’euros.

Mais le calcul des pertes cache des disparités selon les ostréiculteurs, souligne Mme Ruiz. “Les propriétaires de cabanes à huîtres, qui travaillent exclusivement avec les touristes, n’ont eu aucun client pendant plusieurs semaines de suite. Ils ont perdu beaucoup plus que 10%”, témoigne-t-elle.

Et l’annonce jeudi de la réouverture à la consommation par la préfecture de la Gironde ne va pas forcément stopper l’hémorragie.

“Les contrats pour les fêtes de fin d’année se négocient maintenant et les grandes surfaces sont très réticentes à signer avec les ostréiculteurs du bassin d’Arcachon. Les ostréiculteurs qui travaillent avec les grands groupes vont perdre le double de ceux qui font de la vente directe, où la relation de confiance est privilégiée”, juge Mme Ruiz.

Si les clients ne reviennent pas tout de suite, la perte va continuer de se creuser car le mois de septembre amène traditionnellement une très bonne clientèle sur le bassin, soulignent les professionnels.

Olivier Demay, jeune ostréiculteur installé sur la commune du Teich, est aujourd’hui amer. “Mon entreprise valait 1 million de francs il y a trois ans. Elle ne vaut plus rien aujourd’hui. Aucune banque ne prêtera jamais” pour une éventuelle reprise, assure-t-il.

“Quand on ferme un mois par an, ça mange le bénéfice de toute l’année. En 2005 “j’ai eu zéro euro de revenus et j’ai pu faire zéro euro d’investissements”, ajoute-t-il.

Les ostréiculteurs du bassin avaient déjà subi au printemps 2005 une perte d’environ 8% de leur chiffre d’affaires après l’interdiction pendant cinq semaines de vendre leur production. En mai dernier, un arrêté préfectoral a également suspendu l’activité pendant deux semaines.

Les huîtres du banc d’Arguin avaient été interdites à la consommation le 21 aout dernier, en raison de tests sanitaires défavorables. L’interdiction avait été étendue le 31 août aux mollusques du bassin d’Arcachon et renforcée après la découverte de deux décès suspects.

La première autopsie a révélé l’absence de lien avec la consommation d’huîtres, tandis que les résultats de la deuxième autopsie sont toujours atte

 14/09/2006 16:20:33 – © 2006 AFP