Ford dévoile vendredi de nouvelles mesures de restructuration

 
 
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Des centaines de voitures sur le parking d’une usine de Ford, à St Paul, le 13 avril 2006 (Photo : Cory Ryan)

[14/09/2006 19:29:57] NEW YORK (AFP) Le numéro deux américain de l’automobile Ford va dévoiler vendredi de nouvelles mesures, dont vraisemblablement un nouveau plan social, dans le cadre de sa restructuration initiée en janvier afin d’accélérer le redressement de son activité en Amérique du nord.

Ford pourrait supprimer jusqu’à 30% de ses effectifs de cadres supérieurs et dirigeants, a indiqué mercredi à l’AFP une source interne au groupe, et un quart des effectifs d’encadrement intermédiaire pourraient aussi disparaître.

Le groupe, qui tenait mercredi et jeudi un conseil d’administration décisif en présence du nouveau PDG Alan Mullaly, avait reconnu en juillet que les avancées de sa restructuration étaient insuffisantes et qu’il comptait présenter en septembre des mesures supplémentaires.

Ford prévoit pour l’heure la fermeture de 14 usines et la suppression de 30.000 emplois d’ici 2012 pour s’ajuster au recul régulier de ses parts de marchés aux Etats-Unis face aux constructeurs asiatiques, dont les modèles sont mieux adaptés à la demande des consommateurs.

Mais ce plan suscite le scepticisme de la communauté financière depuis plusieurs mois.

Les critiques ont à la fois souligné la longueur de ce calendrier –l’autre constructeur américain GM, également en perte de vitesse face aux rivaux asiatiques, prévoit de se restructurer à l’horizon 2008– mais ont également formulé des doutes sur la capacité de Ford à se redresser dans les temps.

Ford a accusé au premier semestre 1,4 milliard de dollars de perte nette après un bénéfice de 2,1 milliards sur l’ensemble de 2005.

Et l’horizon ne semble pas près de s’éclaircir à court terme: le quotidien Detroit News a affirmé jeudi, citant des prévisions internes du groupe, que les activités automobiles de Ford seront en perte de 5,6 à 5,9 milliards en 2006, hors éléments exceptionnels.

Ford dans son ensemble pourrait même afficher des pertes allant jusqu’à 9 milliards en intégrant les coûts de restructuration, toujours selon le journal.

Depuis que Ford a reconnu l’insuffisance de son plan de restructuration, les spéculations n’ont cessé sur la nature des mesures additionnelles, sachant que Ford a déjà fait plusieurs annonces ces dernières semaines, depuis une réduction de 21% de sa production aux Etats-Unis jusqu’à la nomination d’un nouveau PDG.

Alan Mullaly a été débauché de chez Boeing pour prêter renfort à l’héritier du groupe, Bill Ford, qui n’occupe plus que la position de président du Conseil d’administration. M. Mullaly, nommé la semaine dernière, s’est bâti une réputation de tailleur de coûts à la tête de l’aviation commerciale, secteur qu’il a redressé avec succès.

Outre le recours à un nouveau plan social, plusieurs observateurs parient sur un resserrement du calendrier de la restructuration, de 2012 à 2008.

La cession d’une marque non rentable de Ford, Jaguar, est également évoquée, ce qui serait alors la deuxième initiative du genre puisque le groupe a annoncé en août la mise en vente d’Aston Martin afin de dégager des liquidités pour d’autres marques.

La structure du capital pourrait également être modifiée, qu’il s’agisse de retirer le groupe de la Bourse via un rachat des actions ou que la famille Ford abaisse sa participation, qui est d’environ 40% actuellement.

La recherche d’une alliance avec le franco-japonais Renault-Nissan est aussi avancée par certains, au cas où les négociations actuelles entre ce dernier et GM en vue d’un mariage à trois devaient achopper.

 14/09/2006 19:29:57 – © 2006 AFP