[14/09/2006 17:59:15] ABUJA (AFP) Les deux syndicats du secteur pétrolier au Nigeria ont annoncé jeudi en conférence de presse la suspension du mouvement de grève déclenché mercredi à l’issue d’une réunion avec les autorités à Abuja. L’Union nationale des travailleurs du pétrole et du gaz naturel (Nupeng) et le syndicat des cadres du secteur pétrolier et du gaz naturel du Nigeria (Pengassan) avaient lancé mercredi une grève de trois jours pour protester contre l’instabilité et la violence récurrentes depuis le début de l’année dans la région pétrolière du Delta du Niger (sud). “Le conseil exécutif national” (NEC) conjoint a décidé de suspendre le mouvement. Tous les membres de la Nupeng et du Pengassan sont en conséquence appelés à reprendre le travail dès vendredi”, a déclaré le président de la Nupeng, Peter Esele. M. Esele n’a toutefois pas précisé si les syndicats avaient obtenu quelque chose de concret pour mettre fin à leur mouvement un jour plus tôt que prévu. Selon lui, une nouvelle réunion est prévue le 23 septembre pour préparer un “grand forum” qui réunira entre le 5 et le 9 octobre syndicats, entreprises du secteur et responsables gouvernementaux. Selon des responsables de plusieurs compagnies internationales interrogés par l’AFP jeudi, le mouvement n’a pratiquement pas affecté les opérations industrielles d’extraction et de chargement. Les effets les plus visibles de l’arrêt de travail auront été des files interminables de voitures devant les stations service à Lagos, Abuja et plusieurs grandes villes par peur d’une rupture d’approvisionnement, et la suspension de quelques vols intérieurs de la compagnie Virgin Nigeria, faute de kérozène. A Port Harcourt, la “capitale pétrolière” du sud du Nigeria, les magasins étaient ouverts jeudi et seuls des bureaux de compagnies pétrolières ou para-pétrolières ont fermé leurs portes. En marge de la conférence de l’OPEP qui vient de se dérouler à Vienne, le ministre nigérian du Pétrole Edmund Daukoru, qui est également président en exercice de l’organisation, avait prédit mercredi que la grève n’aurait que peu d’impact sur la production de brut. “Je ne pense pas que nous soyons fragiles au point de perdre une importante production. Nos opérations se poursuivent vaille que vaille”, avait-il déclaré. Depuis le début de l’année, les enlèvements d’expatriés (une quarantaine) ainsi que les sabotages et attaques d’installations pétrolières se sont multipliés dans la région du Delta du Niger, du fait de groupes séparatistes qui revendiquent une part plus importante pour la région, notamment la communauté Ijaw (14 millions de personnes) de la manne pétrolière. Au moins cinq Nigérians employés du secteur ont été tués ainsi que 25 soldats nigérians en 2006. Ce climat de violence et les attaques de séparatistes ont fait perdre à peu près le quart de sa production au Nigeria, premier producteur africain et sixième exportateur mondial de brut, avec une production estimée en temps normal à environ 2,6 millions de barils/jour Selon M. Daukorou, la baisse de production devrait durer environ six mois. |
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