Le pétrole se stabilise autour de 63 dollars, au plus bas depuis 6 mois

 
 
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Des courtiers en énergie à la Bourse de New York, le 7 août 2006 (Photo : Stephen Chernin)

[15/09/2006 20:58:24] NEW YORK (AFP) Les prix du pétrole se sont stabilisés vendredi autour de 63 dollars le baril, après plus de deux semaines d’un déclin quasi ininterrompu les ayant fait tomber à leur plus bas niveaux depuis six mois.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en octobre a gagné 11 cents, pour clôturer à 63,33 dollars.

Les prix ont reculé jusqu’à 62,03 dollars en séance, un plus bas depuis le 22 mars qui représente une baisse de plus de 16 dollars depuis le record historique établi à la mi-juillet à 78,40 dollars.

Sur l’IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en novembre (nouveau contrat de référence) a quant à lui reculé de 21 cents à 63,33 dollars.

Jeudi, pour son dernier jour d’échanges, le baril pour livraison en octobre avait reculé jusqu’à 61,96 USD, un plus bas depuis le 23 mars.

“Il y a eu un peu de consolidation des cours après la nette baisse d’hier” (jeudi), a commenté Jim Ritterbusch, analyste chez Ritterbusch and Associates.

Les cours avaient été tirés à la baisse jeudi par la hausse bien plus importante que prévu des stocks américains de gaz naturel, et par l’annonce de la suspension de la grève dans le secteur pétrolier au Nigeria.

Ces facteurs sont venus s’ajouter à un ensemble d’éléments qui pèsent depuis un peu plus d’un mois sur les cours : les réserves américaines de brut sont à un niveau bien au-dessus de leur moyenne saisonnière, une interruption des exportations pétrolières iraniennes semble peu probable, les raffineries américaines sont revenues à plein régime après les ouragans de 2005, et la saison des ouragans 2006 a pour l’heure été sans conséquence sur les infrastructures pétrolières américaines.

Tous ces facteurs sont “baissiers” pour les cours, a remarqué James Williams, analyste chez WTRG Energy. “En fait, ils existent depuis des mois, mais le marché est finalement en train de s’en rendre compte”, a-t-il ajouté.

Cerise sur le gâteau, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a abaissé ses prévisions de hausse de la demande mondiale de pétrole en 2006, dans son rapport mensuel de septembre publié vendredi.

“La hausse de la demande mondiale de pétrole en 2006 a été révisée à la baisse de 100.000 barils par jour (…) à 1,2 million” en raison “d’une demande plus faible qu’attendu au premier semestre”, indique le cartel.

“C’est un rapport qui met en lumière le fait que l’Opep s’attend à voir les prix faiblir”, a réagi Kevin Norrish, analyste à la banque Barclays Capital.

Le prix du panier de l’Opep, moyenne des prix de onze bruts mondiaux, a d’ailleur reculé jeudi sous les 60 dollars (à 59,22 USD) pour la première fois depuis mars 2006 également.

“Or, le fait que l’Opep a fait part de sa détermination à défendre le seuil de 60 dollars nous laisse penser qu’au point où nous en sommes, les cours ne devraient plus descendre beaucoup plus bas”, a estimé M. Norrish.

“Nous sommes à la toute dernière étape du mouvement baissier” des prix, a aussi estimé M. Ritterbusch, selon lequel les cours devraient se stabiliser autour de 60 dollars le baril.

 15/09/2006 20:58:24 – © 2006 AFP