Le président de Telecom Italia démissionne et plonge le groupe dans la crise

 
 
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Le président du groupe italien de telecoms, Telecoms Italia, le 20 juillet 2006 à Rome (Photo : Remo Casilli)

[15/09/2006 22:07:52] MILAN (AFP) Le président du premier groupe italien de telecoms, Telecom Italia, a démissionné vendredi soir à la surprise générale, au risque d’aggraver la crise qui frappe l’opérateur, sur fond de tensions avec le gouvernement de Romano Prodi sur sa stratégie industrielle.

Marco Tronchetti Provera a remis sa démission au cours d’un conseil d’administration extraordinaire d’une durée de trois heures vendredi soir, “afin de préserver les intérêts de la société et de ses actionnaires”, selon un communiqué officiel.

Il sera remplacé par Guido Rossi, 75 ans, qui fut président de Telecom Italia au moment de sa privatisation en 1997, selon la même source.

Le conseil avait repoussé dans un premier temps la démission puis a dû l’accepter en raison du caractère irrévocable de celle-ci, précise le communiqué.

M. Rossi, expert en droit des sociétés, a aussi été président de l’autorité boursière Consob et est actuellement commissaire extraordinaire de la Fédération italienne de football (Federcalcio) où il a été appelé à l’été après le scandale des matchs truqués.

Le départ de M. Tronchetti Provera plonge le groupe dans l’incertitude après l’annonce en début de semaine d’une réorganisation radicale du groupe mal accueillie par le gouvernement mais que le nouveau patron, M. Rossi, entend poursuivre.

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Le logo de l’entreprise italienne Telecom Italia (Photo : Paco Serinelli)

Telecom Italia a annoncé qu’il allait placer son activité mobile TIM et le dernier maillon du réseau fixe (la boucle locale) dans deux sociétés séparées pour se concentrer sur le haut débit.

Cette annonce avait suscité la “surprise” de Romano Prodi qui avait reproché à demi-mots au président de l’opérateur de lui avoir caché l’ampleur du virage stratégique annoncé. Plusieurs de ses ministres se sont inquiétés d’une possible cession d’actifs jugés stratégiques pour le pays.

“La situation est encore confuse mais l’on parle de la première entreprise italienne pour le nombre de salariés. Il s’agit de s’attacher aux problèmes de la société et à ses perspectives. Telecom Italia n’a aucun problème industriel de nature à justifier des cessions”, a réagi dans la soirée le ministre du Développement économique, Pierluigi Bersani.

Le départ de M. Tronchetti Provera intervient alors que Romano Prodi avait dû intervenir depuis la Chine pour mettre fin à une polémique sur les accusations d’ingérence lancées par l’opposition de droite.

Le leader d’Alliance Nationale (AN) et vice-président du Conseil sous le précédent gouvernement Gianfranco Fini, a demandé à Romano Prodi de venir s’expliquer “immédiatement” devant le Parlement.

Le virage stratégique de Telecom Italia a surtout mis en lumière l’absence de marge de manoeuvre financière du groupe, qui ploie sous une dette de 41,3 milliards d’euros.

En décidant de scinder deux de ses activités essentielles, Telecom Italia a modifié complètement sa stratégie proclamée fin 2004 qui s’appuyait sur la convergence entre les activités fixe et mobile.

M. Tronchetti Provera avait décidé à cette époque d’investir 20 milliards d’euros pour racheter les 44% de sa filiale mobile afin d’en avoir le contrôle total.

Le président sortant de Telecom Italia, qui est également président du groupe, avait pris le pouvoir en juillet 2001 et contrôle personnellement, et indirectement, la société via une cascade de holdings. Pirelli, allié à la holding de la famille Benetton, Edizione Holding, est le premier actionnaire d’Olimpia, société contrôlant 18% de Telecom Italia.

 15/09/2006 22:07:52 – © 2006 AFP