Profits records pour les grands groupes français au premier semestre

 
 
SGE.NYA57.160906074029.photo00.quicklook.default-245x185.jpg
Le PDG de GDF Jean-François Cirelli lors de la présentation des résultats du groupe à la presse, le 12 septembre 2006 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[16/09/2006 07:40:49] PARIS (AFP) Les groupes du CAC 40, l’indice phare de la Bourse de Paris, ont affiché des résultats records au premier semestre, portés par leur forte présence à l’international, une tendance qui devrait à peine s’infléchir dans les mois qui viennent.

Sur les six premiers mois de 2006, les bénéfices engrangés par les plus gros groupes de la cote parisienne ont totalisé près de 50 milliards d’euros.

“Les résultats de ce semestre sont de bonne facture, particulièrement dans le secteur financier, dans des secteurs cycliques, comme le BTP, avec Lafarge ou Saint-Gobain, ou encore défensifs, comme les services aux collectivités”, détaille un courtier parisien s’exprimant sous couvert de l’anonymat.

Dernier exemple en date, le groupe de services Veolia Environnement a annoncé vendredi un bénéfice net de 444,5 millions d’euros pour le semestre écoulé, soit une hausse de 40%.

De son côté, Gaz de France, dont le projet de privatisation dans le cadre d’une fusion avec Suez est examiné par les parlementaires, a dépassé toutes les attentes, avec un bénéfice de 1,7 milliard, en hausse de 44%.

Les banques et groupes d’assurance affichent toujours une santé solide, avec par exemple un bénéfice de près de 2,8 milliards d’euros pour Axa.

SGE.NYA57.160906074029.photo01.quicklook.default-245x197.jpg
Le Pdg du groupe de BTP Lafarge Bertrand Collomb, le 24 mai à Paris (Photo : fred Dufour)

Les rares déceptions ont été généralement spectaculaires, particulièrement dans l’automobile, secteur miné par l’envolée des prix des matières premières. Le 26 juillet, PSA Peugeot Citroën annonçait une baisse de près de 60% de son bénéfice net, qui le poussait à abaisser son objectif de rentabilité, provoquant une dégringolade de plus de 10% du titre à la Bourse de Paris.

Hormis quelques accidents, les groupes du CAC 40, très présents à l’international, bénéficient toujours très largement d’une croissance mondiale bien orientée, expliquent les économistes.

“Leurs bénéfices sont liés à l’activité mondiale, et pas domestique. Ces groupes font 70 à 75% de leurs profits hors de France”, souligne Jean-François Virolle, de Global Equities.

Et ces profits souvent records font la joie des actionnaires, au détriment de l’investissement. Depuis la fin de la récession américaine, “les entreprises n’ont pas eu besoin d’investir à cause des surcapacités, se trouvent face à des liquidités abondantes et ont gagné de façon phénoménale en productivité en licenciant à pleins wagons”, explique M. Virolle.

De quoi choyer les actionnaires, même si, selon l’économiste, cette tendance pourrait se retourner, au profit de l’investissement et du pouvoir d’achat.

A court terme, le moral des investisseurs reste cependant au beau fixe. “Nous restons optimistes”, dit le courtier d’une maison parisienne, balayant d’un revers de main les inquiétudes de certains sur l’effet potentiel d’un ralentissement de la croissance américaine attendu pour 2007.

“Même si l’économie américaine continue de peser très lourd, et même si ses mouvements influent fortement sur le reste du monde, ce dernier se porte bien”, soulignent les analystes d’Ixis, rappelant que seuls 15% des résultats des groupes européens sont en moyenne réalisés aux Etats-Unis.

Les progressions des bénéfices pourraient toutefois être moins impressionnantes d’ici la fin de l’année, du fait de trimestres de référence à des niveaux déjà très élevés, explique le courtier.

Les secteurs bancaires et de l’énergie, notamment, pourraient plafonner, explique M. Virolle.

 16/09/2006 07:40:49 – © 2006 AFP