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Un marché
est dit concurrentiel si les acteurs de ce marché sont sous pression
concurrentielle : càd , ces acteurs sont tenus d’innover et de baisser les
prix. Est-ce le cas du marché tunisien du mobile ? Pour cette analyse, il
faudra distinguer deux périodes:
1/ L’ère du monopole de Tunisie Télécom (TT) qui s’étale du début du
lancement du GSM en Tunisie (Mars 1998)jusqu’en décembre 2002 (on a omis de
parler du radio com 2000 avec quelques centaines d’abonnés)
2/ L’ère du duopole : avec l’arrivée d’un deuxième acteur sur le marché du
GSM, et ce dès décembre 2002 jusqu’à aujourd’hui Pendant, l’ère du monopole
( 4 ans de 1998 à 2002), le marché était marqué par la rareté de l’offre.
Cette situation dont se souviennent tous les tunisiens, où il fallait
connaître quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaîtrait un ami dont le
voisin est un agent de Tunisie télécom……pour se procurer le séSAMe carte
SIM.
Cette période est révolue. Aujourd’hui, l’offre est abondante mais le prix à
la minute n’est paradoxalement pas revu à la baisse !! Le paradoxe provient
du fait que pendant l’ère monopolistique, les prix étaient revus à la baisse
sous l’impulsion de décisions politiques. Aujourd’hui, que le marché est
censé s’autoréguler, le politique n’a plus d’emprise sur le prix et on
s’attendait à ce que les prix baissent. Quand on parle du prix, on en entend
le prix à la minute.
car il est vrai que le prix d’acquisition d’une ligne téléphonique a baissé
( on est passé de 120 DT à 5 DT). Mais cette charge, on la paie une seule
fois lors de l’acquisition. par contre le prix à la minute, on le paie tous
les mois. Donc paradoxalement, les prix avaient une tendance baissière quand
on était en position monopolistique alors que pendant les quatre années de
duopole de 2002 à 2006 ( TT et tunisiana) les prix ont presque stagné.
Le marché a connu des offres promotionnelles à la pelle, mais le vrai
indicateur qui est le prix à la minute n’a presque pas bougé.
Prenant l’exemple du prix du SMS depuis 8 ans , il est de 60 millimes. Il
n’a pas bougé. Alors qu’on peut estimer que les équipements devraient être
amortis, donc on devrait voir le prix revu à la baisse. Cet exemple illustre
l’entente presque parfaite entre les deux acteurs. A qui est la faute et
comment faire évoluer le marché pour le bien du consommateur et de
l’économie tunisienne en général ?
D’abord, il existe un organisme: l’I.N.T ( Instance nationale de
télécommunication). Son rôle est de rappeler ces acteurs à l’ordre. D’après
la loi du 15 janvier 2001 portant promulgation du code des
télécommunications, l’INT ( je cite ) est chargé d’émettre un avis sur la
méthode de détermination des tarifs des réseaux et des services. Donc le
législateur tunisien a prévu les mécanismes pour corriger de telles
situations.
Maintenant c’est à l’INT de jouer son rôle
Je pense qu’il est trop tard pour attendre de telle réaction de l’INT vu la
situation du marché. En effet la situation actuelle ( taux de pénétration
avoisinant les 60%) nécessite l’introduction d’un troisième acteur. En effet
faire le ménage à trois est moins évident qu’à deux. C’est plus difficile de
s’entendre à trois qu’à deux. D’où le dynamisme du marché algériens(3
opérateurs). En Mauritanie également, on vient d’attribuer une 3 ème
licence. Sans parler d’autres pays que ce soit en Afrique ou en Europe avec
3 ou 4 opérateurs.
Par ailleurs, et pour que le marché garde son attractivité pour un 3ème
opérateur, il faut que la licence soit attribuée avant que le marché
atteigne le taux de pénétration de 75%. En gardant les mêmes projections du
marché actuel, cela correspond au premier semestre 2007.
Autre avantage pour le budget de l’état (..de 2007). Cette licence peut
rapporter entre 200 à 300 millions d’euros.
Enfin, est-il nécessaire de rappeler que cette entrée ne sera plus rentable
ni en 2008 ni plus tard car le marché aura été saturé et il ne sera plus
attractif.
Hatem BOULABIAR
Réaction à l’article :
Ah si Tunisiana suivait sa sœur Djezzy !
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