[18/09/2006 07:21:03] SINGAPOUR (AFP) Les pays les plus pauvres ont dénoncé lundi les lacunes de l’initiative internationale qui a abouti cette année à l’allègement de leurs dettes auprès de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international . “Il ne faut pas se faire d’illusion, même si on annule la totalité de sa dette il faudra des ressources additionnelles pour financer son développement”, a souligné à Singapour le ministre des finances du Niger, Ali Lamine Zeine, en marge des assemblées annuelles des deux institutions multilatérales à Singapour. Ce dernier est président du groupe des ministres des finances des pays pauvres très endettés, essentiellement africains et bénéficiaires de l’initiative. Les deux institutions, ainsi que la Banque africaine de développement, ont accepté l’an dernier d’effacer près de 50 milliards de dollars de dette d’une quarantaine de pays pauvres très endettés. Ces pays se sont vu imposer de srictes conditions sur la manière dont ils peuvent dépenser les fonds ainsi dégagés. Dans leur bilan du résultat d’une année d’allègement, les ministres ont relevé plusieurs lacunes : les ressources supplémentaires promises pour favoriser le développement n’arrivent pas et les critères pour obtenir des allègements supplémentaires sont trop sévères. “Si vous voulez vraiment réduire le cycle de pauvreté il faut trouver de l’argent pour l’électricité, les infrastructures, les écoles et donc vous devez à nouveau emprunter”, a expliqué le miinistre des finances du Ghana, Kwadwo Baah Wirendu. Il a précisé que même si son pays avait obtenu un allègement total de 4 milliards de dollars des trois institutions financières multilatérales, pour la Banque mondiale l’allègement s’étend sur 40 ans ce qui pour 2006 ne se traduit que par une économie de 28 millions de dollars. De plus les ministres ont critiqué la décision de la Banque mondiale de fixer la date-butoir pour l’éligibilité à l’allègement à décembre 2003 alors que l’initiative n’entrait en vigueur que le 1er juillet 2006. Toute la dette accumulée entre ces deux dates n’entre ainsi pas en compte dans cette allègement. Ils ont aussi déploré que la Banque interaméricaine de développement n’ait toujours pas formellement décidée de se joindre à l’initiative. Autre grief cité, la multiplication des offres des “marchands d’illusions”, selon les termes du ministre du Niger, référence aux créanciers privés qui proposent des prêts à la suite de l’allègement de la dette multilatérale. “Mais grâce à la vigilance des autorités au Niger, nous avons évité soigneusement d’y recourir”, a-t-il ajouté. Enfin, les ministres ont souligné la vulnérabilité de leurs économies toujours fragiles face aux chocs extérieurs, comme la flambée des prix du pétrole et la chute des cours de certaines matières premières. |
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