[18/09/2006 08:37:14] PARIS (AFP) La société de paris en ligne Bwin, interdite de licence en Allemagne et dont deux dirigeants ont été interpellés en France, est également dans le collimateur de plusieurs grands clubs ou joueurs européens de football, dont Zinédine Zidane et Ronaldo. Cette société austro-allemande, cotée à la bourse de Vienne, qui recueille les paris grâce à l’internet, entre en concurrence directe avec les monopoles d’Etat, en vigueur en France et en Allemagne, sur les jeux d’argent et sur les paris sportifs. Vendredi, deux dirigeants de Bwin – Manfred Bodner et Norbert Teufelberger – ont été interpellés par la police au centre d’entraînement de l’AS Monaco, alors qu’ils venaient présenter à la presse leur nouveau contrat de parrainage de l’ASM. Les deux hommes ont été placés samedi sous mandat d’amener afin d’être présentés prochainement au juge de Nanterre (Hauts-de-Seine). Samedi, Bwin a fait savoir depuis son siège autrichien qu’elle allait poursuivre la France “pour atteinte aux droits de l’Homme” et non-respect des traités européens. “Quand il s’agit de l’Etat, les jeux de hasard sont autorisés, quand il s’agit d’un opérateur privé dans des conditions de concurrence, ils sont interdits”, s’est emporté le président du conseil de surveillance de Bwin, Hannes Androsch. “C’est absurde, c’est en contradiction avec le marché unique, la directive sur les services et les décisions de la justice européenne”, a-t-il estimé. Côté clubs et joueurs, on reproche aux sociétés privées de paris en ligne – Bwin n’est pas la seule visée – d’utiliser le nom et l’image des acteurs du football à des fins commerciales, sans payer aucun droit.
Le PSV Eindhoven (Pays-Bas), le FC Porto (Portugal), le Real Madrid (Espagne), ainsi que les joueurs Zidane (aujourd’hui retraité), Ronaldo, Raul et Beckham ont annoncé samedi avoir introduit une action en justice devant le tribunal de Liège, en Belgique, contre Bwin, mais également contre six autres sociétés de paris en ligne. Cette situation risque d’être préjudiciable aux clubs européens, nombreux, qui profitent d’accords de parrainage ou simplement publicitaires avec Bwin. Début août, Bwin s’était vu retirer sa licence d’exploitation en Allemagne, également au nom du respect du monopole d’Etat sur les jeux d’argent. Le club du Werder Brême, qui portait le nom de Bwin sur ses maillots, a été contraint de le retirer pour le début du Championnat en Allemagne. En France, seul Monaco a commencé la saison avec Bwin comme sponsor maillot principal. “Les accords commerciaux passés entre l’AS Monaco FC et la société Bwin continuent à produire leurs effets”, après l’intervention policière de la veille, précisait d’ailleurs samedi soir l’AS Monaco dans un communiqué. D’autres, Troyes et Bordeaux notamment, ont été plus prudents et ont refusé les offres venant de sociétés de paris en ligne, en attendant une clarification de la situation juridique. Par ailleurs, l’attitude de la Française des Jeux (FdJ), à l’origine de la plainte contre Bwin, fait également grincer quelques dents parmi les clubs de L1. La FdJ, tout comme les sociétés privées, utilise la notoriété des clubs pour assurer ses propres recettes: “L’ensemble des clubs français s’interroge sur la possibilité d’une plainte contre la Française des jeux, qui utilisent les noms des clubs sans contrepartie”, n’a pas hésité à dire samedi Laurent Nicollin, président délégué de Montpellier (L2). Même reproche dans la bouche du président des Girondins de Bordeaux (L1), Jean-Louis Triaud: “La Française des Jeux encaisse beaucoup d’argent sur le foot mais le foot ne trouve pas son compte en retour.” |
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