La BCE très vigilante sur l’inflation avant une réunion sur les taux

 
 
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Un euro géant devant le bâtiment de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort (Allemagne) (Photo : Arne Dedert)

[19/09/2006 10:13:47] SINGAPOUR (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) est actuellement “très vigilante” face aux risques d’inflation en zone euro, a déclaré l’un des membres de son conseil des gouverneurs, le Finlandais Erkki Liikanen, laissant entendre qu’une hausse de taux était probable à court terme.

La hausse des prix reste au-dessus du niveau de 2% jugé acceptable par la BCE, notamment à cause du pétrole cher, ce qui va l’obliger à rester “très vigilante et prendre des mesures quand il le faut”, a affirmé le gouverneur de la Banque de Finlande, qui siège à ce titre au sein de l’instance de décision monétaire de la BCE.

Il était interrogé en marge des réunions annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) à Singapour.

Les marchés financiers tablent généralement sur un relèvement du taux directeur de la Banque centrale européenne d’un quart de point lors de sa prochaine réunion du 5 octobre à Paris, pour le porter à 3,25%.

L’emploi de la formule “grande vigilance” sur les prix par les responsables de la BCE, une constante en particulier de son président Jean-Claude Trichet ces dernières semaines, est interprété par les analystes comme un signe de prochaine hausse de taux.

“Sur l’inflation, nous allons rester au-delà des 2%” dans l’immédiat, 2% étant “notre objectif de stabilité des prix”, a estimé M. Liikanen.

“Bien sûr cet objectif est (à atteindre) à moyen terme mais tout de même c’est un défi”, a-t-il reconnu à propos de la situation actuelle de l’économie des 12 pays de la zone euro.

Selon la BCE, l’économie de la zone euro devrait croître de 2,5% cette année alors que les prix devraient grimper de 2,4%.

“Les prix de l’énergie sont élevés, il y a eu quelques fluctuations, mais ils restent quand même élevés et ils risquent toujours d’être répercutés sur les prix pour les consommateurs” a ajouté le gouverneur finlandais.

Même s’il “y a encore beaucoup de liquidités sur les marchés, il faut rester très vigilant et prendre des mesures quand il faut”, a-t-il affirmé.

Le cours du baril de brut se situait mardi aux alentours de 64 dollars sur les marchés électroniques en Asie. En août dernier, le baril avait atteint un prix record de plus de 78 dollars en séance.

Le FMI aussi a, dans ses prévisions d’automne publiées la semaine dernière à Singapour, mis en garde devant les risques d’inflation en invoquant entre autres la flambée des prix de l’énergie.

Par ailleurs, même avec un nouveau relèvement d’un quart de point le taux directeur de la BCE resterait en-dessous de celui de la Réserve fédérale américaine qui se situe actuellement à 5,25%.

La Fed se réunit mercredi à Washington et devrait, selon les analystes, observer une nouvelle pause dans son cyle de hausse, comme elle l’avait fait en août en tablant sur le ralentissement de la croissance pour freiner l’inflation.

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Le Finlandais Erkki Liikanen, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, en septembre 2004 à Scheveningen (Photo : Gérard Cerles)

Interrogé sur cette différence dans les niveaux des taux entre la zone euro et les Etats-Unis, M. Liikanen est resté très discret. “Quand nous prenons nos décisions il faut prendre en compte toutes les informations disponibles”, s’est-il contenté de dire.

D’une manière générale le banquier central finlandais s’est félicité de la position “forte et respectée” de la BCE dans le contexte international qui a permis à ses yeux de faire de la monnaie unique européenne “une des devises parmi les plus importantes du monde”.

Même s’il n’y a toujours pas de politique économique européenne commune, “on voit bien que sur les questions monétaires et sur la stabilité des marchés financiers on travaille ensemble”, a-t-il souligné.

 19/09/2006 10:13:47 – © 2006 AFP