La France s’achemine vers une baisse des prix de l’immobilier, selon Borloo

 
 
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Evolution du nombre de logements sociaux financés entre 2000 et 2006

[19/09/2006 12:47:11] PARIS (AFP) Le ministre du Logement Jean-Louis Borloo a affirmé mardi que les prix de l’immobilier, qui ne cessent d’augmenter depuis plusieurs années, allaient baisser sensiblement d’ici deux ou trois ans.

“Il y aura une baisse sensible des prix”, a dit le ministre en marge d’une audition à l’Assemblée nationale, affirmant que l’on allait “revenir à un marché normal”.

“Nous sommes en train de desserrer l’étau” grâce aux constructions de logement, a-t-il déclaré, ajoutant que les baisses bénéficieraient à “tout le monde”, à l’exception de quelques “micro-marchés”.

Selon un document du ministère, “la relance de la construction (410.000 mises en chantier en 2005, près de 430.000 sur les 12 derniers mois contre 310.000 en 2002) porte ses fruits”.

“Les prix à la vente sont désormais à la baisse et la hausse des loyers constatée en 2006 est la plus faible enregistrée depuis 1999”, ajoute le document.

“En août 2006, le prix de vente des logements anciens a baissé de 1,1%” par rapport au mois précédent. “Pour les appartements, cette baisse est même de 1,7%”, selon le ministère qui salue une “véritable inversion de tendance”.

Cette baisse avait déjà été relevé par la Fnaim, dont le président, René Pallincourt, reconnaît que l’augmentation du nombre de logements aura “mécaniquement un effet à la baisse sur les prix de l’immobilier”.

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Le ministre de l’Emploi, Jean-Louis Borloo à l’Elysée, le 30 juin 2006 à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

Il admet un ralentissement de la hausse, passée en glissement annuel à 8,1% au 31 juillet, contre plus de 10% en 2005 et 15,5% en 2004. Mais il réfute l’idée d’un renversement de tendance. “Le ministre prend des risques d’anticiper à trois ans les évolutions du marché”, a déclaré M. Pallincourt à l’AFP.

“Si la BCE relève demain son taux de deux points, nous n’attendrons pas trois ans pour voir le marché s’effondrer, et si la France enregistre une croissance de 4 ou 4,5% comme aux Etats-Unis, le marché va littéralement s’emballer”, a-t-il ajouté.

La prévision de la croissance française pour 2006 se situe entre 2 et 2,5%, tandis que le taux directeur de la BCE est à 3%, mais devrait encore augmenter dans les prochains mois.

Actuellement, la “hausse des taux d’intérêts ne remet pas en cause les plans de financement sur 20 ou 25 ans” des particuliers, selon la Fnaim, qui relève que cela représente une hausse des remboursements de 10 euros par mois.

“Il y a une idée fausse dans ce pays, c’est +le foncier, le foncier, le foncier+, nous sommes le pays le moins dense d’Europe, c’était des prétextes” pour ne pas construire, s’est enflammé le ministre mardi. “Nous ne sommes pas la Hollande ou Hong Kong, nous pouvons décider demain matin de faire tout le foncier que l’on veut”, a-t-il ajouté.

“Nous allons revenir à des prix normaux, des prix belges, des prix allemands”, a-t-il prédit, même s’il “y aura toujours des micro-marchés, comme Megève”.

Les prix à Paris, emblématiques des difficultés de certains français à se loger, sont “très liés à l’Ile-de-France” où le nombre de permis de construire a fortement augmenté, selon le ministre.

Mais selon M. Pallincourt, les variations de prix ne devraient pas être brutales. “Nous ne sommes pas dans un environnement qui laisse supposer de grands bouleversements”, a-t-il dit.

Concernant les loyers, le ministère décèle un “ralentissement de la hausse” avec même des baisses dans certaines régions.

 19/09/2006 12:47:11 – © 2006 AFP