[19/09/2006 22:53:11] WASHINGTON (AFP) La banque centrale américaine (Fed) pourrait de nouveau laisser ses taux inchangés mercredi alors que son pari de voir le ralentissement de la croissance freiner l’inflation semble réussir. Les économistes soulignent que si la bataille contre la hausse des prix n’est pas encore gagnée, la tendance semble démontrer un relâchement des pressions inflationnistes qui pourraient permettre à la Fed de laisser son taux directeur (Fed funds) inchangé à 5,25%. Lors de sa dernière réunion, le 8 août, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) s’etait accordé une pause pour la première fois depuis juin 2004 et après 17 hausses consécutives. Ses membres avaient souligné que les statistiques à venir seraient déterminantes pour l’évolution de leur politique. Vendredi, l’indice des prix a montré une hausse de 0,2% de juillet à août, portant l’inflation sur un an à 3,8%. L’indice de base, qui exclut les secteurs volatils de l’énergie et de l’alimentation, a lui aussi progressé de 0,2% sur un mois et de 2,8% sur un an. “Cette deuxième augmentation mensuelle de 0,2% signale le début de la fin du mouvement de hausse des prix qui a commencé en mars”, estime Kenneth Beauchemin, économiste pour la firme Global Insight. Les chiffres de l’inflation “viennent renforcer la décision de la Fed d’observer une pause dans sa campagne de resserrement monétaire afin d’obtenir plus d’information”, ajoute-t-il en affirmant que “la probabilité de nouvelles hausses s’atténue”. La baisse des prix de l’énergie observée ces deux dernières semaines devrait contribuer à alléger encore davantage les pressions inflationnistes. “Le ralentissement de la croissance économique, la baisse des prix du logement, le recul des prix du pétrole et du gaz naturel, devraient réduire les pressions tant sur l’indice des prix général que sur l’indice de base”, affirme Peter Morici, économiste à l’université du Maryland, estimant que “l’inflation devrait ralentir significativement en septembre et en octobre”. La croissance de l’économie américaine est tombée à 2,9% en rythme annuel au 2e trimestre après 5,6% au 1er trimestre. “Le ralentissement de la croissance aide à modérer les pressions sur les prix ce qui devrait pousser la Fed à rester sur la touche”, affirme Jennifer Lee économiste à BMO Nesbitt Burns. Pour certains, le ralentissement va être encore plus fort dans les prochains mois et la Fed pourrait ainsi même baisser ses taux. “Avec le ralentissement de l’économie, nous continuons de penser que la Fed va être forcée de réduire les taux au début 2007”, estime Eric Lascelles, analyste pour TD Bank Financial Group. D’autres pensent au contraire que ce sont justement les prix élevés de l’énergie qui ont limité les dépenses des consommateurs et que celles-ci vont repartir de plus belle avec la baisse du coût de l’essence, nourrissant de ce fait l’inflation. “Même si c’est encore difficile à déterminer, nous pensons que dans l’environnement actuel, une baisse des prix du pétrole impliquera une Fed encore plus vigilante”, indique Ethan Harris, chef-économiste chez Lehman Brothers. “Le recul des prix de l’énergie pourrait avoir un impact rapide sur les dépenses de consommation, notamment pour les ménages les moins nantis. Cela pourrait pousser la croissance du Produit intérieur brut (PIB) au-dessus de 3% au 4e trimestre (…) ce qui pourrait venir torpiller les attentes de baisses des taux”, ajoute-t-il. |
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