[20/09/2006 12:20:50] CAIRNS (AFP) Le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, a appelé mercredi à “se battre” pour sauver les négociations sur l’ouverture des échanges internationaux. “Est-ce qu’il vaut encore la peine de se battre pour le cycle de Doha dans l’état où il est? Ma réponse est +oui+”, a lancé le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, peu avant l’ouverture d’une rencontre du Groupe de Cairns. Cette organisation, qui rassemble 18 pays totalisant un quart des exportations mondiales de produits agricoles, se réunit avec des Européens et des Américains de mercredi à vendredi à Cairns, dans le nord-est de l’Australie, dans le but de relancer les discussions de Doha. Ces pourparlers, lancés en 2001 dans la capitale du Qatar, ont été suspendus sine die en juillet en raison notamment du blocage persistant sur les aides européennes et américaines à l’agriculture. M. Lamy a attribué le manque de progrès au fait que “trop de négociateurs se sont concentrés sur les détails, oubliant la vue d’ensemble”. “Il est vraiment dommage que les négociations aient achoppé sur quelques milliers de tonnes de boeuf, quelques milliers de tonnes de volailles et quelques milliards de subventions”, a-t-il déclaré. Soulignant que le “combat” était à mener au niveau “national”, le responsable a estimé que “certains pays agricoles ne veulent pas réduire leurs subventions ou faire face à une concurrence accrue”. Mais “les problèmes ne sont probablement pas insurmontables”, a-t-il jugé, rappelant que ce qui a déjà été convenu en cinq ans de négociations dans le cadre du cycle de Doha représentait “un net bond en avant” par rapport à ce qui avait été atteint lors du précédent cycle, l’Uruguay Round, achevé en 1994. M. Lamy a notamment souligné que, au moment de leur suspension en juillet, les pourparlers avaient déjà abouti à une réduction des droits de douane “triple voire quadruple” par rapport à l’Uruguay Round. Même si “ce n’est clairement pas assez”, le directeur a estimé que, “quand on regarde ce qui était sur la table, mon diagnostic est qu’il y a là un gain potentiel si on réalise le kilomètre restant à faire”. Le numéro un de l’OMC a en revanche mis en garde contre toute précipitation. “Je ne conseillerais pas de retourner à la table des négociations sans suffisamment d’assurances… afin que, quand, ou si, on reprend officiellement les discussions, on le fasse sur la base qu’il y a eu suffisamment de préparation” en vue d’une réussite, a-t-il dit. “Cela va prendre un peu de temps”, a-t-il averti. “C’est encore faisable”, a estimé pour sa part Carlo Trojan, l’ambassadeur de l’Union européenne auprès de l’OMC, qui représente Bruxelles à la réunion après le forfait du commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson. “Nous sommes encore assez proches d’un accord”, a-t-il estimé. M. Trojan a imputé le blocage du cycle de Doha à “la trop grande attention portée à l’agriculture”, aussi bien de la part des pays exigeant des réductions des aides agricoles que de ceux supposés les accorder. Après le G7 samedi, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale avaient déjà de leur côté souligné mardi l’urgence de relancer les discussions, lors de leur assemblée annuelle à Singapour. |
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