[20/09/2006 20:33:12] WASHINGTON (AFP) La Réserve fédérale américaine (Fed) a laissé inchangé mercredi son principal taux à 5,25%, indiquant qu’il restait néanmoins des risques d’inflation pour l’économie américaine même si celle-ci montre des signes de ralentissement. Le Comité monétaire de la Fed a toutefois estimé que ces risques d’inflation devraient se modérer à terme en raison du ralentissement de l’activité économique et du “refroidissement” du marché immobilier. Le Comité a indiqué que sa politique monétaire serait dictée dans les prochains mois par les données économiques qui seront publiées et sur le maintien de l’équilibre entre les risques inflationnistes et ceux pesant sur la croissance. Il s’agit de la deuxième fois consécutive que la Fed décide de laisser ses taux inchangés après avoir pris une décision similaire lors de sa réunion du 8 août. Elle avait auparavant observé une politique de resserrement monétaire continue depuis la fin juin 2004. Tout comme lors de la réunion du 8 août, un membre du Comité de politique monétaire (FOMC), Jeffrey Lacker, a voté contre la décision de laisser le taux directeur inchangé, estimant qu’une hausse de 25 points de base à 5,50% était souhaitable. “La modération de la croissance économique semble se poursuivre, reflètant en partie un refroidissement du marché immobilier”, a souligné le FOMC dans son communiqué. “Les chiffres de l’inflation de base ont été élevés ces derniers mois, et les niveaux élevés du taux d’utilisation des ressources et des prix de l’énergie et d’autres matières premières ont le potentiel de soutenir les pressions inflationnistes”, souligne le communiqué, reprenant quasiment mot à mot les termes du communiqué publié à l’issue de la réunion d’août. “Cependant, les pressions inflationnistes semblent devoir se modérer à terme, reflétant l’atténuation de la hausse des prix de l’énergie, des attentes d’inflation contenues et les effets cumulatifs des mesures de politique monétaire et d’autres facteurs réduisant la demande”, poursuit le communiqué. La prochaine réunion du FOMC est prévue pour le 24 octobre. A la Bourse de New York, les indices étaient toujours en hausse après la décision de la Fed: l’indice Dow Jones prenait 0,64% à 11.615,04 points tandis que le Nasdaq gagnait 1,43% à 2.254,08 points vers 19h05 GMT. L’euro de son côté était en très légère baisse face au billet vert, à 1,2694 dollars, alors qu’il cotait 1,2708 dollars quelques minutes avant l’annonce de la décision de la Fed. “Les marchés avaient anticipé cette décision depuis longtemps et les termes du communiqué étaient inchangés par rapport à la dernière fois”, a commenté Art Hogan, de Jefferies, ajoutant qu’il n’y avait eu “aucune surprise”. “Peut-être que les marchés s’attendaient toutefois à ce que le Comité se montre un peu moins inquiet au sujet de l’inflation”, a de son côté estimé Hugh Johnson, de Johnson Illington. Certains analystes tablent même sur une prochaine baisse des taux, à l’image de Andrew Tilton de la banque d’affaires Goldman Sachs. Celui-ci estimait avant la décision de la Fed mercredi de laisser ses taux inchangés que celle-ci devrait les baisser au cours du printemps 2007, le ralentissement du marché immobilier apparaissant plus fort que prévu. Les dernières statistiques publiées sur l’économie américaine ont montré un net ralentissement de l’inflation avec une progression en août de 0,2% de l’indice des prix à la consommation et de l’indice de base (hors secteurs volatils de l’énergie et de l’alimentation). La baisse de l’immobilier contribue également au ralentissement de l’économie par le biais de son effet modérateur sur la consommation des ménages. Ces derniers avaient profité de l’appréciation du prix de leur logement pour emprunter massivement ces dernières années. |
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