Le pétrole fait une incursion sous 60 dollars, chute de 23% en deux mois

 
 
SGE.PKQ75.200906210247.photo00.quicklook.default-171x245.jpg
Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[20/09/2006 21:03:52] NEW YORK (AFP) Le pétrole est passé mercredi à New York sous les 60 dollars le baril, son plus bas niveau depuis six mois, représentant un recul de plus de 18 dollars depuis ses sommets de la mi-juillet.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en octobre (dernier jour d’échanges pour ce contrat) a perdu 1,20 dollar, clôturant à 60,46 dollars.

Il est tombé jusqu’à 59,80 dollars en séance, son plus bas niveau depuis le 21 mars dernier, et un recul de 22,7% depuis son record historique de la mi-juillet à 78,40 dollars le baril.

Sur le contrat de novembre, désormais contrat de référence du marché, le baril de brut a terminé à 60,74 dollars, soit une baisse de 1,43 dollar.

Sur l’IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en novembre a cédé quant à lui 1,70 dollar, terminant à 60,47 dollars, après un plus bas à 60,31 USD, un prix vu pour la dernière fois le 9 mars.

Les cours sont tirés à la baisse depuis plusieurs semaines par les craintes de ralentissement de la croissance économique mondiale, et donc de la demande de pétrole, alors que les réserves américaines sont à des niveaux très élevés aux Etats-Unis.

La tendance à la baisse a été accentuée mercredi avec la publication par le département américain de l’Energie (DoE) des réserves hebdomadaires américaines, qui ont fait état d’une augmentation deux fois plus forte que prévu des stocks de produits distillés (diesel et fioul de chauffage), capitaux pour l’hiver à venir.

Ces stocks sont bien au-dessus de leur niveau habituel et en hausse de 11,1% sur un an.

“Cette hausse des réserves de produits distillés nous amène à un point où le marché est extrêmement bien approvisionné. Il ne peut donc plus y avoir de craintes quant à l’offre de pétrole”, a commenté John Kilduff, analyste à la maison de courtage Fimat.

Les courtiers s’inquiètent aussi du ralentissement de la croissance économique mondiale qui pourrait peser sur la demande de pétrole. Les Etats-Unis, premier consommateur mondial avec environ un quart de la demande, montrent déjà des signes de ralentissement économique.

Les analystes soulignent qu’il pourrait en être de même en Chine, même si la situation y est plus difficile à évaluer. La Chine et l’Inde ont représenté une large part de l’augmentation de la demande ces dernières années.

Or “un faible déclin de la croissance économique et donc de la demande énergétique peut conduire à un net recul des prix”, souligne Bill O’Grady, analyste chez AG Edwards.

Enfin, les nombreuses inquiétudes qui avaient agité le marché depuis le début de l’année semblent avoir du mal à se matérialiser. La saison des ouragans a été finalement plus calme que prévu, le conflit entre Israël et le Hezbollah ne s’est pas étendu au reste du Proche-Orient, le marché s’habitue aux ruptures de production au Nigeria et l’Iran ne paraît pas prêt à couper ses exportations.

En l’absence de ce risque, la situation de l’offre et de la demande justifierait une baisse des prix vers les 50 dollars, selon M. Melek.

John Kilduff voit de son côté un niveau plancher autour de 57 dollars le baril.

“Mais la hausse des cours (entamée il y a 4 ans, ndlr) n’est pas terminée”, prévient-il. “Il y a toujours beaucoup de risques pour le marché qui peuvent réémerger à tout moment.”

 20/09/2006 21:03:52 – © 2006 AFP