Dans
le cadre de ses activités, la Fondation de l’Audit Financier a organisé le 7
septembre 2006 un colloque sous le patronage de Monsieur Mohamed Rachid
Kechiche, ministre des
Finances, sur les thèmes :
§
LMD et réforme
des études en expertise comptable
§ Actualité
des normes internationales d’audit (ISA) et de comptabilité (IFRS).
Nous avons rencontré
M. Mohamed JARRAYA, le secrétaire général de la FAF et commissaire général
des journées, qui a bien voulu répondre aux questions de Webmanagercenter.
M. Mohamed JARRAYA,
vous n’êtes pas à votre première activité associative ?
Par
son caractère bénévole, l’activité associative est une activité très noble,
dans laquelle je me retrouve. Après un long passage dans les
scouts tunisiens et deux passage au conseil de l’ordre, j’ai eu le plaisir
et l’honneur de participer avec mes amis à la création de trois
associations : Le CJD (Centre des Jeunes Dirigeants), l’ITEC (Institut
Tunisien des Experts Comptables) et la FAF (Fondation de l’Audit Financier).
La mentalité a fini par évoluer au sein de notre profession. C’est ainsi
qu’autour de l’OECT (l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie) qui demeure
l’instance officielle, un réseau d’associations s’est tissé. En plus de l’ITEC
et de la FAF, une mutuelle ainsi qu’un syndicat sont en cours de
constitution. Grâce aux associations, l’OECT pourra mieux jouer son rôle et
servir l’économie du pays.
La FAF est une
nouvelle association, pourriez-vous nous la présenter ?
La FAF est une association à caractère scientifique, constituée en janvier
2006 par un groupe de professionnels de l’audit financier
(experts-comptables) qui croient au partage. Son objectif est de partager le
savoir, les connaissances et les bonnes pratiques dans les domaines de la
comptabilité et de l’audit financier, en vue de rehausser la qualité de la
communication financière de l’entreprise.
La FAF est ouverte aux
Experts-comptables qui, en signant la charte de l’association,
proclament leur engagement volontaire :
1-D’adopter, sans condition ni réserve les termes de cette charte
réglementant les droits et obligations de ses signataires et les rapports
entre eux.
2-
De respecter les lois
et règles régissant l’exercice de l’audit financier.
3-
De tout mettre en
œuvre pour aider à faire évoluer la Fondation dans l’intérêt de la
profession.
4-
De respecter les
réglementations et les décisions des instances exécutives de la Fondation et
de se conformer aux standards nationaux et internationaux et aux avis
techniques initiés et/ou recommandés par elle.
5-
De se soumettre
à un contrôle qualité périodique.
6-
De consacrer le
temps nécessaire à la formation continue.
7-
De vouer aux
membres de la Fondation respect, loyauté, courtoisie, discrétion, réserve,
fraternité, solidarité, entraide et assistance.
8-
De participer
activement aux groupes de travail constitués pour la réflexion sur des
thèmes d’intérêt professionnel et la production conséquente d’avis et de
recommandations.
9-
De consacrer le
temps nécessaire pour la Fondation et concourir, sans condition ni réserve,
à son développement et rayonnement.
10-
De veiller au
strict respect des règles d’éthique.
Les fondateurs et premiers membres du comité directeur sont :
*Taoufik AYADI
Président
*
Abdessatar
MABKHOUT
Premier vice
Président
* Noureddine
HAJJI
Deuxième vice
Président
*
Mohamed JARRAYA
Secrétaire
général
*
Hechmi
ABDELWAHED
Trésorier
Le colloque de la FAF
s’est tenu dans le cadre de journées. Pourquoi ce choix des journées ?
Dès la constitution officielle de l’association, le comité directeur ainsi
que les premiers adhérents se sont mis à travailler et à produire. Le choix
des journées s’inscrit dans une logique de communication avec
l’environnement de la profession d’audit basée sur deux axes
complémentaires : les réunions scientifiques ou de travail au tour d’un
projet d’une part et la manifestation publique autour de thèmes, sous forme
de colloque, d’autre part.
Dans ce cadre les premières journées se sont tenues du 5 au 8 septembre
autour du projet de réforme de l’enseignement supérieur (branche expertise
comptable), avec un colloque public le 07-09-2006. Les journées des 5, 6 et
8 ont été consacrées aux réunions de travail avec les parties concernées par
ce projet (ministères, universités, OECT etc.). Une cérémonie de remise des
diplômes aux premières promotions (ISG Tunis et Sousse) a été tenue le 7 à
partir de 18h suivi d’un cocktail offert par notre association à l’honneur
des étudiants et leurs familles. La joie des parents était spectaculaire.
Pendant ces journées l’association a été honorée par la présence de son
excellence Monsieur Mohamed Rachid
Kechiche, Ministre des finances, que nous remercions vivement pour
son soutien et encouragement, ainsi que des hauts cadres et professeurs
universitaires de Lyon III (Messieurs Gille GUILLOT Directeur de l’IAE, Jean
Jacques FREDRICH, Hechmi DJEMMALI), monsieur Roger EYCHENNE attaché de
coopération universitaire, Ambassade de France) ainsi que messieurs Salah
DHIBI président de l’OECT, Ahmed BELAIFA président d’honneur de l’OECT et
Chokri MAMOGHLI directeur de l’ISG Tunis.
Si vous nous
présentiez ce projet ambitieux de la FAF ?
Dans son premier projet, la fondation s’est intéressée à l’enseignement
universitaire : le diplôme d’expert comptable ainsi que les études en
expertise comptables en Tunisie.
Dans une première phase, l’association a eu l’honneur de parrainer le projet
de partenariat entre l’université de Tunis III et de Lyon III pour la
formation et la délivrance conjointe du Mastère CCA, (Comptabilité,
Contrôle, Audit).
Ce double diplôme a l’avantage d’assurer à l’étudiant Tunisien, futur Expert
Comptable, 14 UE (Unité d’étude) sur les 16 qui sacrent l’obtention du
diplôme national d’expertise comptable en France pour venir s’ajouter au
diplôme Tunisien.
Sur initiative de notre compatriote M. Hachmi DJEMALI, Expert Comptable,
Professeur à l’IAE et grâce aux efforts déployés par nos universitaires et
Experts Comptables, tant en Tunisie qu’en France et aux encouragements,
soutien et assistance des grands maîtres de l’IAE de Lyon III, les études et
la formation dans cette discipline ont pu avoir lieu sur notre territoire.
S’inscrivant dans les orientations stratégiques de notre pays, telles que
formulés dans le programme de son excellence le Président de la république
Zine El Abidine Ben Ali, ce projet ambitieux a recueilli tout le soutien
mérité par l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie. Dans ce cadre des
conventions de partenariat ont été signées entre l’IAE de Lyion III et l’ISG
de Sousse, l’ISG de Tunis, l’IHET, la FAF et l’OECT. D’autres conventions
impliquant d’autres institutions universitaires sont encours d’élaboration.
Dans une deuxième phase, la FAF s’est impliquée dans la réforme générale des
cursus universitaires selon le format LMD (Licence, Master, Doctorat), choix
stratégique retenu par le Président de la République depuis 1998.
Force de constater que la reconnaissance internationale du Diplôme d’Etat
d’Expert Comptable passe par la mise à niveau du cursus universitaire
particulièrement anachronique. Dans ce cadre, la FAF a œuvré à faire adopté
prioritairement cette réforme en Tunisie pour la filière Expertise
Comptable. Cette réforme inéluctable, est de nature à favoriser le maintien
et le développement des activités de l’Expert Comptable dans son propre pays
et à rendre possible l’exportation de services comptables de renommés
internationales.
Sous l’égide du chef du projet M. Abdessatar MABKHOUT, les membres de la
fondation se sont investis sans relâche dans ce projet ce qui a permis de
proposer un projet de programme scientifique à la commission nationale de
réforme de l’enseignement supérieur.
En plus de la réforme
des études et du système LMD, le colloque a présenté certaines actualités…
Effectivement dans une la deuxième partie du colloque, deux conférences ont
été consacrées aux nouveautés en matières de standards internationaux (ISA
pour l’audit et IFRS pour la comptabilité).
L’emprunt par la Tunisie depuis 1996 du référentiel international comptable
a donné à notre pays une position avant-gardiste dans le monde de la
francophonie qui devrait nous conduire à ne pas la perdre. Les évolutions
récentes observés au niveau de l’IASB et de ses normes IFRS nous conduisent
à revisiter nos normes comptables et à peaufiner la stratégie à adopter en
la matière.
Les scandales financiers ayant ébranlé la confiance dans l’information
financière divulguée par les entreprises, ont conduit les régulateurs à
responsabiliser davantage les producteurs et les contrôleurs des états
financiers. Ce qui a donné lieu à une refonte des normes d’audit exigées par
l’IFAC.