Adoption du projet de loi permettant l’introduction en Bourse de clubs sportifs

 
 
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Le ministre de la jeunesse et des Sports, Jean-François Lamour (C), le 12 septembre 2006 à l’INSEP, à Paris (Photo : Jean Ayissi)

[21/09/2006 17:20:29] PARIS (AFP) Le Conseil des ministres a adopté jeudi le projet de loi sur l’introduction en Bourse des clubs sportifs professionnels, a annoncé le ministre des Sports Jean-François Lamour.

Ce projet de loi va permettre aux clubs sportifs professionnels français de faire appel à l’épargne publique, et concerne au premier plan les clubs de football français, comme l’Olympique lyonnais.

Cet outil législatif autorisera, ce qui était interdit jusqu’ici, les clubs à déposer une demande d’introduction en Bourse à l’Autorité des marchés financiers (AMF), basée sur un projet de développement de leur activité.

“Je lie la possibilité de faire appel à l’épargne publique avec la construction d’équipements sportifs nécessaires, en particulier le stade mais aussi des équipements qui permettront d’avoir une activité commerciale complémentaire, permettant ainsi d’asseoir les résultats du club, pas simplement sur les résultats sportifs mais également sur une activité économique diversifiée”, a indiqué M. Lamour à la sortie du Conseil des ministres.

Il a qualifié ce texte de “très bon compromis obtenu avec la Commission européenne”, qui avait demandé officiellement le 14 décembre 2005 à la France de modifier sa législation qui interdisait aux clubs de football et autres structures sportives d’entrer en bourse.

“C’est une évolution importante, avait plaidé le ministre mardi. Ces conditions à remplir (projets de développement) montrent qu’il y a une prise de conscience de la part des autorités de respecter un minimum les actionnaires.”

“Ces garde-fous sont nécessaires, avait poursuivi M. Lamour. Regardez ce qui se passe dans des pays voisins, comme l’Italie: la Roma (AS Rome) a vu son action perdre 87 % de sa valeur, en Allemagne l’action du Borussia est passé de 11 à 2 euros (l’action valait 2,45 euros lundi soir).”

Le ministre a rappelé que pour lui, au début de sa réflexion, “l’entrée en Bourse était seconde et secondaire”. “L’acquisition des marques, des droits télés par les clubs -qui n’existaient pas avant- me paraissait plus importante, mais nous sommes obligés d’évoluer, sur injonction de la commission (européenne), et nous avons avancé vers un consensus.”

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Les joueurs de l’As Roma contrent un coup franc lors d’un match de Série A, le 20 septembre 2006 (Photo : Patrick Hertzog)

“C’est à l’AMF de décider si le projet est économiquement viable, a ajouté le ministre. Et très peu de clubs en sont capables au niveau de leur bilan et des courbes de résultats. Je dirais deux ou trois, et c’est bien le maximum, sont capables de présenter un projet viable, soit car ils ont acquis une enceinte sportive, soit qu’ils possèdent les capacités financières.”

“Les clubs auront cette possibilité d’introduction en Bourse, mais très, très peu auront accès aux marchés financiers”, a insisté M. Lamour, qui a refusé de donner des noms des clubs de football ayant le profil selon lui.

“C’est un projet qui va être inclus dans un véhicule législatif de l’actionnariat salarié, et je dirais que, globalement, le texte sera voté en fin d’année 2006.”

“Il faudra que les autorités du football et des marchés financiers soient très regardantes, a-t-il souligné. En Italie, je rappellerai ce qui s’est passé (scandale du Calcio et des matches truqués), notamment au travers de la Juve (Juventus) avec les dérives: corruption, achat de match, rôle trouble des agents, etc…”.

 21/09/2006 17:20:29 – © 2006 AFP