Baisse de régime de l’automobile française en 2005, avenir incertain

 
 
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Des voitures stockées sur le parking de l’usine Renault de Douai (Photo : Philippe Huguen)

[20/09/2006 22:28:01] PARIS (AFP) L’industrie automobile française a baissé de régime en 2005, avec moins de véhicules produits en France et exportés, moins de parts de marché en Europe, un léger repli de l’emploi et une chute des investissements, selon une étude de l’Insee publiée jeudi.

“Après les forts taux de croissance de la fin des années 1990, la production de l’industrie automobile en France oscille entre baisse et faible hausse depuis 2001. En 2005, le recul annuel atteint 3,5% en volume”, indique l’Institut national de la statistique et des études économiques.

Ce déclin de la production a concerné tant les constructeurs français que les étrangers, qui assurent 10% de la production sur le territoire.

Car si la demande intérieure est restée ferme, elle a fait davantage appel aux importations (+3,5%) de voitures de marque étrangère et de véhicules de marque française fabriqués en Espagne ou en Europe de l’est.

Les exportations françaises ont baissé de 1,3% en volume en 2005, principalement à destination des autres pays européens, “du fait de l’atonie des marchés et d’une moindre attractivité des marques françaises”.

L’envolée du prix des matières premières, la morosité du marché européen et la guerre des prix en découlant a aussi pénalisé l’industrie automobile, note l’institut.

“Dans ce contexte délicat, l’emploi dans l’industrie automobile se replie très légèrement en 2005”, mais “continue de résister” comparé à l’ensemble de l’industrie manufacturière. L’intérim, utilisé pour ajuster les effectifs de production et la pyramide des âges des salariés, est resté globalement “stable”, à 10% de l’effectif salarié.

L’investissement des entreprises du secteur aurait, lui, chuté de 9% en valeur en 2005, après -1% en 2004.

L’année 2006 ne semble pas mieux orientée. Ainsi, le premier semestre a été “décevant”, avec un nouveau recul des immatriculations de voitures neuves en France, une rechute de la production industrielle au deuxième trimestre après un léger rebond au premier, et une forte hausse des importations.

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Baisse de régime de l’automobile française

Au second semestre, “les constructeurs français misent sur un rebond, avec la montée en puissance des véhicules les plus récents et la présentation de nouveaux modèles au Mondial de Paris”, note l’Insee.

Mais la compétition internationale s’accroît, avec une concentration de l’automobile mondiale telle que les dix premiers groupes contrôlent désormais 10% de la production, et l’arrivée de nouveaux pays comme la Chine, passée devant la France en 2005 pour le nombre de véhicules produits.

“C’est à l’aune de cette compétition que les résultats des constructeurs français en 2005 peuvent être jugés préoccupants pour l’avenir. La France est le seul pays européen qui ait conservé deux constructeurs généralistes”, selon l’Insee.

Si PSA et Renault ont “fait la preuve de leur capacité à rebondir” avec une production croissante hors de France et des implantations dans les marchés émergents d’Asie et d’Amérique du sud, il reste que l’Europe “absorbe 41% des voitures neuves vendues dans le monde et les marques françaises y perdent 2,2 points de parts de marché depuis 2002, quand les marques japonaises en gagnent autant”.

La France est aussi moins bien placée “historiquement” que l’Allemagne ou le Japon en matière d’équipementiers automobiles, auxquels les constructeurs délèguent désormais plus de fonctions.

 20/09/2006 22:28:01 – © 2006 AFP