Le pétrole pourrait plonger à 40 dollars le baril, selon un ancien responsable de l’Opep

 
 
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Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[22/09/2006 07:31:33] RYAD (AFP) Les cours du pétrole peuvent plonger à 40 dollars le baril vers la mi-2007 avec un apaisement des tensions géopolitiques mais un effondrement des prix est exclu, affirme un ancien responsable de l’Opep.

“Il m’est très difficile de croire à une chute des prix à leurs niveaux antérieurs à 2003. Nous parlons d’environ 40, 50 ou 60 dollars”, ajoute Adnan Shihab Eldin, ex-secrétaire général du cartel, dans un entretien avec l’AFP.

Les fondamentaux de l’offre et de la demande, qui ont subi des changements spectaculaires ces trois dernières années, vont continuer à soutenir un prix entre 40 et 60 USD/baril, voire encore plus élevé, ajoute M. Eldin.

“Il est possible que les prix plongent à 40 dollars mais pas cette année, peut-être en 2007 et 2008” en fonction des tensions géopolitiques, explique M. Eldin, actuellement candidat favori au poste de secrétaire général de l’Opep.

Les fluctuations actuelles des cours sont dues notamment à des facteurs géopolitiques comme la crise autour du programme nucléaire iranien et la tension en Irak et au Proche-Orient.

“Ces dernières semaines, les prix ont baissé de 20% bien que les fondamentaux du marché sont restés inchangés (…). Les prix s’apaisent car le facteur peur s’estompe”, dit-il.

Ce dernier facteur compte 10 à 20 dollars dans le prix du pétrole, note M. Eldin, qui était secrétaire général par intérim sous la présidence koweïtienne de l’Opep jusqu’à fin 2005.

Les prix du pétrole sont tombés mercredi sous la barre des 60 USD/baril pour la première fois depuis six mois, avant de re reprendre jeudi sur les marchés asiatiques.

Les prix ont chuté de 22% depuis leurs records historiques au-dessus de 78 dollars atteint en juillet et en août, en raison d’un renflouement des stocks, d’un apaisement des tensions géopolitiques, d’une saison cyclonique calme et de signes de ralentissement économique mondiale, qui fait craindre un fléchissement de la demande de pétrole.

Selon cet ex-responsable du cartel, l’Opep “doit continuer à surveiller de près le marché (…). Elle doit créer un équilibre entre une augmentation des capacités de réserve (…) et les quantités (de brut) qu’il faut mettre sur le marché”.

L’Opep pourrait connaître des jours difficiles l’an prochain lorsqu’une production additionnelle de quelque 2 millions de barils/jour (mbj) sera mise sur le marché par des pays non-membres de l’Opep, prévient-il.

“Cela exige de l’Opep qu’elle prenne des décisions en ce qui concerne le plafond de production et la part de sa capacité de réserve à mettre sur le marché. Je pense que ces décisions devront être prises au second trimestre de l’an prochain”, ajoute-t-il.

Le 12 septembre, l’Opep avait maintenu son plafond de production à 28 mbj malgré la baisse des prix.

M. Eldin estime que qu’à moyen et long terme, l’avenir reste prometteur pour les membres de l’Opep car ils seront, dès 2012, les seuls producteurs à être en mesure d’augmenter leur production.

“D’ici à 2012, les producteurs Opep et non-Opep vont se partager à égalité une hausse de la production, mais après cela les membres de l’Opep seront seuls à pouvoir augmenter leur production”, dit-il.

Les fondamentaux de l’offre et de la demande vont continuer à jouer un rôle crucial pour prévenir un effondrement des prix du pétrole, selon lui.

Ces trois dernières années, la croissance de la demande venait à 80% de la Chine, l’Asie et d’autres pays en développement, et non des pays industrialisés, et cela va se poursuivre pendant des décennies, explique-t-il.

Cela “va continuer à soutenir les prix du pétrole sur le long terme”, conclut-il.

 22/09/2006 07:31:33 – © 2006 AFP