[22/09/2006 08:36:38] CAIRNS (AFP) Les signes d’une prochaine reprise des négociations sur la libéralisation du commerce mondial se multiplient, mais il faudra d’abord attendre les élections américaines de mi-mandat en novembre. “Novembre au plus tard” : c’est la date qu’a fixée le Groupe de Cairns des pays agricoles exportateurs pour de nouveaux pourparlers. “Cela sera certes difficile, mais les divergences peuvent être surmontées”, ont assuré les 18 pays, totalisant un quart des exportations agricoles dans le monde, dans leur déclaration finale émise vendredi à l’issue d’une réunion en Australie. Le calendrier peut sembler optimiste, mais il s’ajoute à plusieurs indications suggérant un terrain propice à la réouverture des négociations du cycle de Doha, lancé en 2001 dans la capitale du Qatar pour réduire les entraves dans les échanges commerciaux au niveau mondial. A la mi-septembre à Rio de Janeiro, les pays émergents du G20 et les poids lourds du commerce mondial (Etats-Unis, Union européenne et Japon) avaient affiché leur volonté politique de relancer le cycle de Doha. “Nous avons retiré le malade de l’unité de soins intensifs et il est à l’infirmerie”, avait alors déclaré le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim. Quelques jours plus tard à Singapour, le Fonds monétaire international (FMI) se disait “plus optimiste”, tandis que son directeur général, Rodrigo Rato, avertissait d’un possible ralentissement économique si le monde ne parvenait pas à libéraliser son commerce.
Il y a une semaine, les pays riches du G7 avaient eux aussi appelé à la reprise “le plus vite possible” des négociations, exhortant “toutes les parties à (…) la flexibilité”. Au cours de la réunion du Groupe de Cairns, Européens et Américains se sont déclarés prêts à améliorer leurs offres de réduction des subventions agricoles et de droits de douane, pierres d’achoppement des pourparlers. Ce n’est certes pas la première déclaration du genre mais elle montre la volonté de revenir à la table des négociations, a souligné Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). “Les vraies questions sont de savoir +comment+ et +quand+”, a-t-il dit. “C’est encore faisable”, a estimé Carlo Trojan, ambassadeur de l’Union européenne auprès de l’OMC. Un premier indice pourrait être fourni mardi, au cours de la visite aux Etats-Unis du commissaire européen Peter Mandelson. Selon des diplomates à Bruxelles, le responsable verra “ce que veut dire” la déclaration à Cairns de son homologue américaine Susan Schwab, qui a indiqué que Washington était prêt à “faire plus”. L’Union européenne estime que c’est avant tout aux Américains de bouger et souligne que M. Mandelson est déjà “à la limite de son mandat”, explique un diplomate. Parallèlement, M. Lamy poursuit sa diplomatie tranquille, faite de contacts discrets plutôt que de grands sommets, une méthode qui s’avère plus efficace, ont souligné de nombreux responsables à Cairns. Mais le temps presse. “Il y aura une fenêtre de tir après les élections à mi-mandat en novembre et si elle est manquée (…) la prochaine occasion se présentera avec une nouvelle administration aux Etats-Unis en 2009”, a récemment averti la commissaire européenne à l’Agriculture Mariann Fischer Boel. Après novembre, il restera environ quatre mois pour relancer les négociations. En mars-avril, le Congrès (parlement) américain doit se prononcer sur les pouvoirs spéciaux sans lesquels le président George W. Bush ne peut pas négocier. Mme Schwab a souligné qu’il serait “difficile” d’obtenir le renouvellement de ces pouvoirs. Et si cela était refusé, il faudrait attendre 2009 et un nouveau gouvernement. |
||||
|