[23/09/2006 20:50:49] COMPIEGNE (AFP) Vladimir Poutine s’est efforcé samedi de rassurer ses partenaires européens en matière d’approvisionnements énergétiques et de partenariats industriels, lors d’un sommet à Compiègne (Oise) avec Jacques Chirac et la chancelière allemande Angela Merkel. Lors d’une conférence de presse à l’issue de cette rencontre informelle, le président russe a assuré que l’entrée de la Russie dans le groupe aéronautique européen EADS, via la banque publique russe Vnechtorgbank qui a pris une part de 5,02%, n’était “pas le signe d’une conduite agressive de la part des Russes”. “Il s’agit simplement d’une conduite bancaire naturelle qui a profité d’une conjoncture favorable du marché, les actions étant moins chères”, a-t-il dit, en annonçant la création d’un “groupe de travail” tripartite franco-germano-russe sur cette participation. Dès son arrivée à l’Elysée vendredi soir pour un entretien avec Jacques Chirac, le président russe avait affirmé que les “rumeurs” sur un retrait de la licence de développement par Total du champ pétrolier de Khariaga (nord) étaient “fortement exagérées”.
Après avoir retiré une licence à Shell, la Russie a exercé des pressions sur Total, et le Britannique BP pourrait voir ses projets en Russie menacés, suscitant l’inquiétude des pétroliers. France et Russie ont signé vendredi des accords en matière aéronautique et de transport (notamment pour la construction d’une autoroute Saint-Pétersbourg – Moscou par Vinci), pour plus de 10 milliards de dollars, a déclaré le président russe. Il s’est également voulu rassurant sur les approvisionnements énergétiques de la Russie vers l’Europe. L’Union européenne peine en effet à établir un “partenariat énergétique” avec Moscou, qui lui fournit le tiers de son gaz. “Nous avons l’intention de remplir toutes nos obligations vis-à-vis de nos partenaires européens”, a assuré M. Poutine.
Il a rappelé que la chancelière allemande lui avait déjà demandé si la Russie pouvait réorienter ses approvisionnements énergétiques vers l’Europe occidentale, ce qu’il juge “tout à fait possible”. Le géant russe “Gazprom réfléchit à cette possibilité”, a-t-il précisé. Pour sa part, Mme Merkel a averti que “notre coopération doit être basée sur le fait que nous sommes des partenaires fiables”. Ces rencontres tripartites France-Russie-Allemagne existent depuis 1998 et sont conçues essentiellement comme un échange de vues. Jacques Chirac et Angela Merkel ont assuré qu’elles ne sont “dirigées contre personne”. “C’est un signe fort à l’égard de l’Union européenne” qui entend avoir d’excellentes relations avec Moscou, a estimé M. Chirac, en précisant que la Russie serait invitée au Conseil européen le 22 octobre à Lahti (Finlande). “Nous avons des intérêts partagés”, a jugé Mme Merkel, qualifiant ces rencontres d'”utiles et constructives”. La chancelière avait cherché à rassurer ses partenaires polonais et baltes qui craignent que ce type de rencontres ne renforce la domination de la Russie et de l’Allemagne sur le nord de l’Europe. |
||||||
|