[25/09/2006 08:42:32] SHANGHAI (AFP) Le numéro un du Parti communiste chinois (PCC) à Shanghai a été limogé à la suite d’un scandale de corruption qui permet aussi au président Hu Jintao de faire le ménage politique. La décision a été prise dimanche lors d’une réunion au sommet des instances dirigeantes du PCC consacrée au cas de Chen Liangyu, ingénieur de formation âgé de 60 ans et entré au parti en 1980, accusé d’avoir violé gravement la discipline, a annoncé lundi l’agence officielle Chine Nouvelle. Le gouvernement affirme avoir envoyé plus d’une centaine d’enquêteurs à Shanghai pour faire la lumière sur des accusations de corruption et de mauvaise gestion d’un fonds de pension, créé en 1998 et gérant plus de 10 milliards de yuans (1,25 milliard de dollars), qui aurait conduit à un détournements de fonds publics pour un montant de 3,2 milliards de yuans (400 millions de dollars). M. Chen, l’un des membres de la vieille garde du prédécesseur du président Hu Jintao, Jiang Zemin, connue également comme “la clique de Shanghai”, a été remplacé de manière intérimaire au poste de secrétaire du parti de la plus grande ville de Chine par Han Zheng, 52 ans, le maire de Shanghai, a précisé l’agence. “Selon les résultats actuels de l’enquête, le camarade Chen Liangyu est impliqué dans l’utilisation illégale de fonds du Département de la Sécurité sociale et du travail de Shanghai, pour favoriser les intérêts de certains entrepreneurs qui ne respectent pas la loi, pour protéger ses subordonnés qui ont gravement violé les lois et la discipline, pour obtenir à ses proches des intérêts illégitimes en profitant de sa position”, a précisé l’agence. M. Chen a également été suspendu de ses fonctions au sein du Bureau politique du comité central. Le scandale de corruption du fonds de pension de Shanghai avait déjà conduit au limogeage de deux autres figures politiques de la ville, le responsable du fonds, Zhu Junyi, directeur du Département, et Qin Yu, responsable d’un district de Shanghai et ancien secrétaire du maire de la ville en 2002. Selon une enquête détaillée du magazine économique chinois Caijing publiée fin août, trois hauts dirigeants de Shanghai Electric Group, le principal producteur de matériel électrique chinois, ont également été mis en cause dans cette affaire. Le PCC a récemment lancé sa énième campagne anti-corruption, exigeant notamment de ses cadres dirigeants la transparence sur leurs vies privées ou leurs investissements. Le phénomène d’incurie et de corruption aurait coûté plus de 30 milliards de yuans (3,75 milliards de dollars) à l’Etat chinois au premier semestre de cette année, selon un rapport officiel. Le PCC au pouvoir depuis 1949, qui revendique 70,8 millions de membres, en a exclu près de 45.000 en 2005 pour montrer sa volonté de combattre la corruption et tenter de maintenir sa légitimité. Selon certains analystes, le président chinois Hu Jintao, qui a récemment appelé à une intensification de la lutte contre la corruption, en profite également pour se débarrasser de rivaux politiques à un an d’un congrès où se jouera sa réélection à la tête du parti. “D’autres cas vont suivre, cela va avoir un effet très important pour façonner la prochaine équipe dirigeante”, estime Joseph Cheng, politologue de l’Université de Hong Kong. M. Hu avait été désigné président de la République en 2003, six mois après avoir été nommé chef du PCC. |
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