[25/09/2006 18:52:48] BRUXELLES (AFP) Les 25 ont fini lundi par s’entendre sur la question controversée des formats des emballages alimentaires, un dossier qui fait figure de test dans la bataille que mène l’Union européenne (UE) pour simplifier la jungle des législations européennes. “Cette question est un cas-test”, a expliqué le Danemark lors de la réunion des ministres européens de l’Industrie, consacrée au projet de directive élaboré par la Commission fin 2004 sur la simplification des règles nationales en matière d’emballage. Pour le responsable danois, il est en effet “difficile de parler de stratégie de marché alors qu’on n’est même pas capable de résoudre une question aussi simple” que celle des emballages alimentaires. Les Pays-Bas ont, pour leur part, appelé leurs homologues à “essayer de ne pas se ridiculiser”. Car, a renchéri l’Irlande, “nous enverrions un signal désastreux aux citoyens européens” en refusant d’adopter ce projet de simplification “alors que nous disons vouloir appliquer la Stratégie de Lisbonne pour une Europe compétitive”. Elaborés dans les années 1970, ces formats d’emballages obligatoires concernent encore une soixantaine de produits aujourd’hui. Dorénavant, “le format des emballages ne pourra plus être réglé au niveau national”, a indiqué à l’issue des discussions le ministre finlandais de l’Industrie Mauri Pekkarinen, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE. La farine ou le cacao ne pourront donc plus faire l’objet de restrictions. Seuls les formats obligatoires concernant les alcools et les spiritueux pourront être maintenus. Si les 25 sont d’accord sur le principe, ils se sont acharnés sur le sort à réserver aux produits de première nécessité, comme le sucre, le lait ou les pâtes. Alors que la France, l’Espagne, la Grèce et l’Italie ont réclamé la possibilité de continuer à légiférer, l’Allemagne et de nombreux autres ont crié au scandale. “Pourquoi le sucre devrait-il être réglementé et non la farine ou le lait, pourquoi pour les pâtes et pas l’huile d’olive?”, s’est insurgé le représentant de l’Allemagne, pour qui c’est au consommateur de décider des quantités de nourriture qu’il veut acheter. Les associations de consommateurs, quant à elles, sont partagées. Tandis que certaines réclament une offre plus diversifiée, d’autres plaident la cause des consommateurs vulnérables, telles que les personnes âgées, qui sont plus sensibles au format qu’à l’étiquette, et pourraient être trompés sur la marchandise. Après de nombreuses discussions, les 25 sont parvenus à un compromis autorisant des formats obligatoires pour le lait, le beurre, le café et les pâtes sèches pendant une période transitoire de cinq ans et pour le sucre pendant six ans. Toutefois, a rappelé la présidence, les états membres qui continueront à imposer ces formats devront le faire “en respectant les principes du traité communautaire et, en particulier, la libre-circulation des marchandises”. C’est-à-dire que si jamais ils bloquaient l’entrée sur leur territoire de produits étrangers, en raison d’un format différent, ils devraient justifier d’une “exigence impérieuse”. Pourtant, Paris semblait satisfait car l’essentiel était de protéger les PME françaises. Celles-ci sont en effet les principaux producteurs du sucre, du beurre, des pâtes et du lait commercialisés en France. Elles n’ont donc que peu à craindre des invasions de produits étrangers. En revanche, cette période d’adaptation de cinq ou six ans leur permettra d’adapter progressivement leurs chaînes de production à de nouveaux formats. |
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