[26/09/2006 10:09:31] NEW YORK (AFP) La possibilité d’un mariage à trois entre General Motors (GM) et Renault-Nissan suscite toujours le scepticisme alors que ces constructeurs automobiles doivent bientôt se prononcer sur sa faisabilité et que la restructuration de GM commence à porter ses fruits. Au début des discussions exploratoires entre les trois groupes en juillet, ce rapprochement avait été présenté par médias et analystes comme une opportunité pour GM de sortir de l’ornière alors que le premier groupe automobile mondial connaît de fortes difficultés. Mais il suscite aujourd’hui moins d’enthousiasme. Les patrons du groupe américain Rick Wagoner et du franco-japonais Carlos Ghosn s’étaient donné trois mois à compter du 14 juillet pour évaluer les avantages d’un partenariat entre leurs groupes respectifs et les deux patrons doivent se rencontrer cette semaine à Paris, en marge d’un salon automobile. Alors qu’une annonce est attendue vers la mi-octobre, les discussions s’essouffleraient, selon plusieurs sources concordantes. “Il y a eu beaucoup d’effervescence après l’annonce que les groupes planchaient sur la faisabilité du projet, mais depuis, l’opinion est plutôt que cela n’a pas d’intérêt pour Renault-Nissan, en pleine santé, d’investir dans GM”, indiquait récemment un observateur du secteur. Même tonalité dans les médias américains ces derniers jours. “Les progrès ont été longs et pénibles. Des sources internes à Renault-Nissan expriment en privé leur frustration quant au rythme des pourparlers”, a rapporté le Detroit News. Les freins aux négociations viennent surtout de M. Wagoner, bien plus réticent que M. Ghosn à former cette alliance, selon des sources proches du dossier citées par le Wall Street Journal. Ces signaux négatifs surviennent alors que ni M. Wagoner ni M. Ghosn ne sont à l’origine de ce projet –proposé par le milliardaire Kirk Kerkorian, le premier actionnaire individuel de GM–, et que le plan de redressement de GM est par ailleurs sur les rails. Depuis le “putsch” de Kerkorian, M. Wagoner a exprimé en substance ses réticences, refusant ainsi l’idée d’un raid déguisé de Renault-Nissan sur GM –le chiffre d’une prise de participation de 30% dans GM a circulé sur les marchés– et d’un seul patron pour les trois constructeurs. Il a aussi mis en avant la restructuration des activités nord-américaines de GM comme priorité absolue. Le groupe doit fermer 12 usines d’ici 2008, supprimer 34.000 emplois et réorganiser sa production. Carlos Ghosn a répété pour sa part qu’une alliance avec GM ne se ferait que si elle était susceptible de bénéficier à Renault-Nissan. Il a souligné lundi dans des déclarations au journal français Le Parisien, qu’un élargissement de l’alliance Renault-Nissan à GM “pourra se concrétiser à deux conditions: trouver des synergies et un appétit similaire de la part des cadres dirigeants des trois entreprises”. Mais il a aussi souligné qu’un partenaire aux Etats-Unis serait le bienvenu, notamment par l’apport de sites de production déjà existants. Du côté de GM, une telle alliance permettrait certes de réaliser des économies via une mise en commun de la production ou de pièces détachées, mais elle représente “de nombreux défis pour être mise en oeuvre”, selon Robert Schulz, de Standard and Poor’s. Cet analyste cite entre autres difficultés la rivalité GM-Nissan en Amérique du nord et GM-Renault en Europe (par le biais de la filiale allemande Opel du constructeur américain), mais aussi la “complexité” à structurer ce partenariat. Des observateurs font aussi remarquer qu’une alliance est moins impérative pour GM alors que le groupe semble s’en sortir seul grâce à sa restructuration. Hors provision pour restructuration, le constructeur a affiché un bénéfice de 1,2 milliard de dollars au deuxième trimestre, après une perte de 10,6 milliards sur tout 2005. |
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