[26/09/2006 10:32:49] GENEVE (AFP) La Suisse a détrôné les Etats-Unis à la première place du classement de la compétitivité de 125 pays publié chaque année par le Forum économique mondial, qui a rendu hommage mardi aux institutions publiques et à la recherche scientifique de l’Helvétie. Berne, à la quatrième place l’an dernier, s’est hissée à la première en passant devant la Finlande et le Danemark, tandis que les Etats-Unis reculaient à la sixième place de ce classement qui repose pour les deux-tiers sur les résultats d’une enquête d’opinion auprès de 11.000 chefs d’entreprise mondiaux. “La Suisse dispose d’une infrastructure bien développée en matière de recherche scientifique”, a souligné Augusto Lopez-Claros, principal auteur de “l’indice de compétitivité mondiale”. Les universités et l’industrie travaillent en étroite collaboration et les entreprises “dépensent sans compter pour la recherche et développement, ce qui a fortement stimulé l’innovation technologique”, a-t-il ajouté. Outre les infrastructures, la Suisse a décroché de bonnes notes pour son cadre institutionnel “caractérisé par le respect de l’Etat de droit, un système judiciaire performant et des institutions publiques transparentes et fiables”. Les Etats-Unis, très bien notés pour l’innovation technologique, ont en revanche perdu cinq places au classement général du fait de la méfiance croissante des mêmes milieux envers les déficits et l’endettement du pays. Washington se retrouve ainsi 69e sur 125 pour le critère de “l’environnement macroéconomique”. La première puissance mondiale est également mal notée pour les domaines de la santé et de l’éducation (40e), le Forum soulignant qu’elle affiche un taux de mortalité infantile plus élevé que la Slovénie, alors qu’elle consacre plus d’argent que tout autre pays à la santé (15% du PIB). La qualité des institutions publique pose aussi problème, les Etats-Unis ne figurant qu’au 24e rang pour l’intégrité des fonctionnaires. La gestion de la crise de l’ouragan Katrina “pourrait avoir écorné la confiance envers l’administration”, analysent les auteurs du classement. Dans l’Union européenne, l’Allemagne et le Royaume-Uni, en léger recul, se classent respectivement aux 8e et 10e place. L’Allemagne est saluée pour son système judiciaire et son innovation technologique, mais est pénalisée par “un droit du travail obsolète qui étouffe les entreprises”. Londres est en revanche saluée pour son marché de l’emploi dynamique et ses marchés financiers “les plus sophistiqués du monde”. La France perd six places pour se retrouver au 18e rang, victime de ses déficits et d’un manque de flexibilité du marché du travail (99e rang pour ce critère). L’Italie, sanctionnée pour le piètre état des finances publiques, recule de quatre places et se retrouve au 42e rang, derrière six “nouveaux” pays de l’UE emmenés par l’Estonie (25e). La Tunisie, premier pays du continent africain, fait un bond en avant de sept places au 30e rang. Comme l’Algérie et le Maroc, Tunis récolte le fruit “d’avancées institutionnelles significatives”, selon l’étude. Du côté des grands pays émergents, la Chine (54e) perd six places avec une forte chute de la confiance envers les institutions et le système bancaire (123e). La Russie (62e) recule de neuf places, le secteur privé ayant “de sérieux doute quant à l’indépendance du pouvoir judiciaire”. L’Inde (43e) gagne deux places, mais le Brésil (66e) en cède neuf, sous le poids de son déficit budgétaire. Le Chili (27e) reste en tête des pays latino-américains. En Asie, Singapour reste au 5e rang, devant le Japon (7e) qui gagne trois places à la faveur de la reprise économique dans l’archipel. |
||
|