Corruption : Pékin promet que d’autres têtes vont tomber à Shanghai

 
 
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Le N.1 du PC chinois de Shanghai, Chen Liangyu, à Shanghai, le 23 février 2003 (Photo : Liu Jin)

[26/09/2006 14:55:13] PEKIN (AFP) Après le limogeage pour corruption du numéro un du Parti communiste de Shanghai, d’autres têtes pourraient tomber dans la métropole symbole des réformes économiques des trente dernières années, a prévenu mardi un haut responsable communiste.

“Au fur et à mesure que l’enquête va s’étendre, plus de gens devraient être impliqués”, a affirmé à Pékin Gan Yisheng, numéro deux de la Commission de discipline du Parti communiste, lors d’une conférence de presse.

“Nous enquêterons à fond et punirons sévèrement tout membre du Parti qui viole la discipline du parti, quelle que soit sa position”, a-t-il ajouté.

Le gouvernement affirme avoir envoyé une centaine d’enquêteurs à Shanghai pour faire la lumière sur des accusations de corruption et de mauvaise gestion d’un fonds de pension, créé en 1998 et gérant plus de 10 milliards de yuans (1,25 milliard de dollars), qui aurait conduit à un détournements de fonds publics pour un montant de 3,2 milliards de yuans (400 millions de dollars).

Mardi, au lendemain de l’annonce de la destitution de Chen Liangyu, 60 ans, numéro un du Parti à Shanghai et membre du Bureau politique du comité central, des policiers ont été déployés dans les deux aéroports de Shanghai et les ports pour éviter les fuites d’autres responsables, selon deux journaux de Hong Kong, le Ta Kung Pao, proche de Pékin, et le Hong Kong Economic Times.

Le Ta Kun Pao précise, sans donner de sources, que les passeports de hauts responsables de la capitale économique et financière ont été confisqués.

Gan Yisheng, le numéro deux de la Commission de discipline, a refusé de s’engager sur le terrain du règlement de comptes politique, alors que, selon les analystes, cette sanction permet aussi au président Hu Jintao de faire le ménage à un an du Congrès, où se jouera sa réélection comme secrétaire général, et de se débarrasser des protégés de son prédécesseur, Jiang Zemin, qui lui font encore de l’ombre.

“Que le cas de Chen Liangyu soit ou non lié à d’autres gens, vous ne devriez pas écouter les canaux non officiels. N’écoutez pas et ne croyez pas ce que d’autres disent. Vous devez obtenir vos informations par les canaux officiels”, a-t-il lancé aux journalistes, sans cependant donner d’indication sur le sort actuel de Chen Liangyu.

Dans la ville de Shanghai, les affaires continuaient, le nouveau responsable tenant à rassurer la communauté économique et financière.

“Avec mes collègues, nous allons tout faire pour maintenir le développement stable et coordonné de l’économie et de la société de Shanghai”, a déclaré au quotidien de Hong Kong Wen Hui le nouveau numéro un du Parti de la ville, Han Zheng.

“Dans le privé, c’est +business as usual+. Certes ceux qui font des affaires avec la municipalité se posent quelques questions, mais Shanghai c’est une vitrine et c’est aussi le siège de l’exposition universelle de 2010 qui implique toute la Chine”, soulignait pour sa part un expert occidental ayant requis l’anonymat.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a également nié tout effet négatif.

“La Chine maintient fermement sa politique d’ouverture et de réformes. La lutte contre la corruption et pour la probité du gouvernement est justement destinée à améliorer cette politique”, a-t-il expliqué.

Shanghai a connu une croissance à deux chiffres de son produit intérieur brut depuis 14 ans, selon les chiffres officiels, enregistrant en 2005 une hausse de 11,1% sur un an à 912,5 milliards de yuans (quelque 114 milliards de dollars).

 26/09/2006 14:55:13 – © 2006 AFP