Dans
le dernier classement annuel de la Banque mondiale ‘’Doing Business’’,
publié le mercredi 20 septembre 2006 et portant sur 112 pays, l’Afrique a
placé quelques champions. En effet, ‘’le Ghana et la Tanzanie font partie
des dix premiers pays réformateurs du monde dans le domaine de la
réglementation des affaires pour 2005/2006, une situation qui rend plus
facile la pratique des affaires dans ces pays’’, lit-on dans le nouveau
rapport de la Banque mondiale.
Selon cette étude de la BM et de son agence chargée du secteur privé, la
Société financière internationale (SFI) portant sur les réformes mises en
oeuvre dans 112 pays du monde, l’Afrique devance l’Asie, l’Amérique latine
et le Moyen-Orient en 2005/2006.
Les
conclusions de l’étude rendent compte du temps, du coût et des difficultés
qui résultent des exigences juridiques et administratives imposées aux
entreprises dans chaque pays.
Le document scrute l’environnement des affaires de chaque pays dans des
nombreux domaines tels que la création d’entreprise, les droits de
propriété, les facilités de crédit, la protection des investisseurs, le
paiement de la fiscalité, les échanges commerciaux transfrontaliers et la
délivrance des licences et autorisations.
Pour le continent africain, c’est le Ghana qui occupe la première position
des pays réformateurs, et se classe 9ème au niveau mondial, grâce
à des réformes mises en oeuvre dans les domaines du commerce, de la
fiscalité et de la gestion des biens.
Ainsi, au cours de la période considérée, ‘’ce pays a mis en oeuvre un
système de guichet unique pour les formalités douanières, une mesure qui
réduit de sept à trois jours le temps consacré aux procédures de
dédouanement des importations, tandis que celui de la réalisation des
formalités d’exportation passait de quatre à deux jours’’, note le rapport
de la BM.
Parallèlement, le Ghana a baissé le taux de l’impôt sur les sociétés, qui
est passé de 35,6% à 32,3% des bénéfices, et réduit les droits de timbre sur
les transferts de propriété de 2% à 0,5%t de la valeur de la propriété.
Quant à
la Tanzanie, qui suit de près le Ghana au double niveau plan africain et mondial
(respectivement 27ème et 10ème), elle a, elle aussi,
baissé les coûts de l’enregistrement des nouvelles entreprises de 40% en
réduisant les dépenses liées à la délivrance des licences. La Tanzanie a
également mis en service un nouveau système électronique pour les formalités
douanières et mis en oeuvre un système d’inspection du fret fondé sur
l’évaluation des risques, qui a permis de réduire de 51 à 39 jours la durée
des formalités concernant les importations et celle des exportations de 30 à
24 jours.
Cependant, la principale économie de la région demeure l’Afrique du Sud,
classée 28ème pays du monde pour ce qui est de la réforme de la pratique des
affaires pour une meilleure efficacité, et qui a renforcé les droits de
propriété en facilitant le transfert des titres.
Ainsi, il faut 23 jours pour faire enregistrer une propriété en Afrique du
Sud, ce qui place le pays en 77ème position dans le monde ; le pays occupe
la 51ème position pour ce qui est de la création d’entreprises, la 40ème
pour ce qui est de l’obtention d’un crédit et à la huitième en matière de
protection des investisseurs.
Seconde plus grande économie de l’Afrique subsaharienne après l’Afrique du
Sud, le Nigeria est classé 94ème en termes de pratique générale des
affaires. ‘’Au cours de la période considérée, ce pays s’est lancé dans des
réformes pour améliorer l’efficacité des tribunaux, réduisant ainsi de 730 à
457 jours les délais de traitement des affaires commerciales ne comportant
pas de difficulté particulière’’, observe le rapport.
Malgré ces changements, le Nigeria reste à la 152ème position pour ce qui
est des délais d’enregistrement des propriétés, ce qui constitue le plus
mauvais score de la planète.
Au total, le rapport de la Banque mondiale fait état de 30 économies
africaines ayant procédé à 45 réformes de leur réglementation au cours de la
période 2005-2006 (Rwanda, Kenya, Niger, Maurice, Mali, Burundi, Lesotho,
Bénin, Ethiopie, Madagascar, Mozambique, Ouganda, Botswana, Centrafrique,
Côte d’Ivoire, Mauritanie, Seychelles et Swaziland).
Mais le rapport indique que les procédures compliquées et coûteuses pour la
création d’entreprises et les longues procédures d’importation et
d’exportation demeurent les principaux obstacles à la pratique des affaires
en Afrique. Par exemple, la BM a cité le cas de la Guinée-Bissau, où il faut
233 jours pour créer une entreprise, tandis que le délai nécessaire pour
exporter à partir du Burundi est de 80 jours pour un coût de 3.625 dollars
US par conteneur.