Renault-Nissan et GM tentent de rassurer sur leur possible alliance

 
 
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Carlos Ghosn, le PDG de Renault-Nissan au centre technique de Nissa à Farmington Hills dans le Michigan,le 14 juillet 2006 (Photo : Jeff Haynes)

[27/09/2006 18:19:25] PARIS (AFP) Renault-Nissan et General Motors ont affirmé mercredi vouloir poursuivre leurs négociations sur un possible mariage à trois, tentant ainsi de couper court aux rumeurs faisant état de difficultés dans les discussions entre les trois constructeurs automobile.

Les discussions “se passent bien”, a déclaré à Paris le PDG de Renault et de Nissan, Carlos Ghosn, quelques heures après une rencontre avec le patron de GM, Rick Wagoner, et à la veille de l’ouverture à la presse du Mondial de l’automobile.

“Nous avons passé en revue la situation avec les équipes et nous avons décidé de continuer à discuter jusqu’à mi-octobre, comme prévu. Nous nous prononcerons mi-octobre sur la poursuite du processus ou pas”, a-t-il ajouté, reprenant le contenu d’un communiqué commun séparé publié le même jour par les constructeurs.

Dans ce communiqué, Renault-Nissan et GM affirment procéder à une “analyse objective et approfondie des synergies potentielles”.

MM. Ghosn et Wagoner s’étaient rencontrés une première fois le 14 juillet à Detroit. Nissan, Renault et General Motors s’étaient alors donné trois mois, jusqu’au 15 octobre, pour examiner la faisabilité d’une alliance tripartite.

Un tel mariage entre GM, actuellement premier constructeur automobile mondial, avec Renault-Nissan, quatrième du secteur, donnerait naissance à une entité ayant la main sur un quart du marché automobile mondial.

Mais ces derniers jours la presse américaine a fait état de divergences dans les négociations et d’une frustration grandissante du côté de Renault-Nisan devant le manque de volonté des Américains à progresser.

A en croire le Wall Street Journal publié mercredi, General Motors, moins convaincu qu’au début des bienfaits d’une alliance, entend vendre chèrement ses intérêts et aurait présenté mercredi à Paris des exigences financières à Carlos Ghosn.

Il s’agit “un paiement de plusieurs milliards de dollars de la part de Renault et Nissan pour compenser la valeur accrue que le constructeur de Detroit pense qu’il apporterait à un partenariat”, affirme le quotidien américain.

Il est vrai que le numéro un mondial de l’automobile n’était pas demandeur d’une alliance avec Renault-Nissan. C’est son actionnaire de référence, le milliardaire Kirk Kerkorian, détenteur de 9,9% du capital du constructeur, qui l’a à l’origine mis sous pression pour en discuter, au moment où l’ensemble de l’industrie automobile des Etats-unis traverse une crise majeure et multiplie les licenciements.

Selon les médias américains, General Motors rechigne à mettre en commun certaines de ses activités et insiste à présent sur les résultats encourageants de son plan de restructuration interne qu’il a mis en place.

De leur côté, Renault et Nissan souhaitent une alliance d’envergure et de très importantes synergies.

Les analystes paraissent toutefois encouragés par la mise au point faite mercredi par les trois constructeurs. “Nous avons le sentiment que les chances de parvenir à un accord sur une alliance entre GM et Renault/Nissan sont meilleures que ce que les commentaires sceptiques de presse ont laissé penser”, a estimé Himanshu Patel, de J.P Morgan.

En cas d’échec du projet, une autre alliance possible a été évoquée dans les médias, entre Renault-Nissan et Ford, également en grandes difficultés.

Sur ce point, M. Ghosn est resté prudent mercredi, répondant que si “l’extension de l’alliance à un partenaire américain a du sens”, dans le même temps “nous n’allons pas nous disperser sur plusieurs fronts à la fois”.

 27/09/2006 18:19:25 – © 2006 AFP