[27/09/2006 18:22:00] PARIS (AFP) La France a amorcé cette année la réduction de sa dette, qui devrait continuer à baisser en 2007 pour revenir à 63,6% du PIB, grâce à une meilleure discipline budgétaire, mais surtout aux recettes de privatisations et à une gestion de trésorerie plus tendue. “Pardon, c’est tout simplement historique”, s’est exclamé le ministre de l’Economie, Thierry Breton, en présentant mercredi le budget 2007. La dette était en hausse constante depuis 2002 après avoir légèrement reflué de 1998 à 2001. Depuis son arrivée à Bercy en février 2005, le ministre a fait de la réduction de la dette publique son cheval de bataille, expliquant à l’envi que le total de l’impôt sur le revenu est consacré chaque année au remboursement des intérêts de la dette. Celle-ci atteignait 1.146 milliards d’euros fin juin. Le taux d’endettement de la France, après avoir progressé de deux points en 2005 à 66,6% du produit intérieur brut, devrait revenir à 64,6% en 2006 puis 63,6% en 2007, l’objectif du gouvernement étant de redescendre en 2010 sous la barre des 60% fixée par le Pacte de stabilité européen. Première explication, la réduction du déficit des comptes publics grâce à l’amélioration attendue en 2007 du déficit de l’Etat (41,6 milliards d’euros contre 42,7 cette année) et de celui de la Sécurité sociale (8 milliards contre 9,4). En y ajoutant le bilan des collectivités locales, le gouvernement espère ramener le déficit public à 2,5% du PIB l’an prochain, contre 2,7% cette année. A ce niveau, “on est sous le seuil stabilisant en matière de déficit, donc on ne fait plus de dette supplémentaire”, a expliqué M. Breton. Pour parvenir à ce résultat, le gouvernement a consacré au désendettement “la totalité” des coquettes plus-values fiscales permises par la croissance, soit 5,1 milliards d’euros. Autre “levier”, celui des privatisations. La vente des sociétés d’autoroutes a généré la majeure partie des 16,8 milliards d’euros de recettes réalisées en 2006. Pour 2007, le gouvernement prévoit des cessions d'”actifs non stratégiques” à hauteur de “5 à 10 milliards d’euros” dont certains “actifs cotés”, a précisé mercredi M. Breton, au cours d’une conférence de presse. Le gouvernement a aussi décidé de “mettre à profit” les quelque 70.000 départs à la retraite de fonctionnaires en 2007 pour supprimer 15.000 postes. Jean-François Copé, le ministre délégué au Budget, cite également souvent les audits de modernisation, dont il vient de lancer la cinquième vague, comme une source d’économies des administrations. Reste un autre moyen de réduire la dette, dont M. Breton a décidé de se saisir: une gestion plus tendue de la trésorerie de l’Etat. “Choqué de constater” à son arrivée que “l’Etat ne s’occupait jamais des besoins de fonds de roulement”, il a décidé de “faire ce que font tous les pays (…) qui ont un programme de gestion de leur dette”. La réduction du matelas de trésorerie géré par l’AFT, passé d’environ 40 milliards d’euros fin 2005 à quelque 20 milliards aujourd’hui, a suscité des critiques. Ce choix comporte un “risque potentiel d’illiquidité”, s’est alarmé cet été l’ancien ministre du Budget, Alain Lambert (UMP), pour qui cela ne permet qu’une diminution “optique” de la dette. Lorsque la trésorerie est trop tendue, l’effet est selon lui inverse au but recherché car l’Etat doit alors emprunter à très court terme à des taux d’intérêt plus élevé, ce qui ne fait qu’alourdir la dette au final. |
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