Le
Conseil national de l’UTICA vient de tomber d’accord sur le slogan qui lui
semble le plus représentatif de l’esprit du prochain Congrès. Ce sera ‘’Pour
une entreprise plus compétitive’’. Mais, à notre sens, il aurait dû être
‘’Pour des chefs d’entreprise enfin réalistes’’.
A première vue, les choses sont sur la bonne voie. M. Hédi Djilani,
président de l’UTICA, n’a voulu tapoter sur l’épaule de personne. Il a parlé
aux chefs d’entreprise comme on parle à des adultes censés assumer toutes
leurs responsabilités. Il souligne les choix stratégiques des patrons :
Ouverture, adaptation à la mondialisation, suppression de la protection.
Tout cela sera fortement souligné lors du Congrès mais chacun de nos patrons
sait-il exactement ce que les mots de M. Djilani veulent dire ? Ou bien
cette compréhension s’arrête-t-elle au haut du panier, ces entreprises qui
ont les moyens, les compétences et l’intelligence de faire face aux réalités
quelles qu’elles soient ? On ne peut pas reprocher au président de l’UTICA
d’être quelqu’un qui parle à voix basse ou qui affectionne les demies
vérités. Ses improvisations ont même beaucoup d’impact sur le patronat, mais
est-il vraiment certain que tous ont bien compris, même cette majorité
d’entreprises de moins de dix personnes ?
Il les rassure, pourtant. Le genre vous n’êtes pas tout seul face à la
bourrasque ! Il estime que les temps sont propices à la dynamisation de
l’investissement, l’emploi et l’exportation. Ils se prêtent également à la
prospection de nouveaux marchés et à l’attraction des investissements
directs étrangers.
Certes, nous sommes d’accord avec M. Djilani que c’est une question de
volonté et de travail collectif. Mais ce qui serait très bénéfique pour se
faire une opinion de l’état d’esprit de notre patronat, c’est de considérer
le prochain Congrès comme une sorte de consultation où l’on inviterait les
patrons à dire s’ils s’estiment vraiment prêts à affronter l’ouverture et ce
qu’elle entraîne. Les statistiques que nous en déduirons seront certainement
très instructives.
En tout état de cause, il sera très intéressant d’écouter les opinions des
patrons au sein des trois Commissions du Congrès qui débattront de
l’entreprise et le coût de son environnement, les législations sociales et
la compétitivité de l’entreprise, la mondialisation de l’entreprise.