A
Singapour, où pas moins de 184 ministres des Finances de la planète étaient
réunis la semaine dernière (19 et 20 septembre 2006) pour la réunion
annuelle de la Banque mondiale et du FMI, M. Rodrigo de Rato n’a pas manqué
de dénoncer les crédits que des pays émergents d’Asie octroient depuis un
certain temps à certains États africains. M. de Rato, qui se fait le relais
des pays du G7, considère qu’«il faut que les créanciers donnent des
informations sur leurs prêts et les communiquent au FMI et à la Banque
mondiale. Dans ce domaine, nous ne pouvons pas laisser l’histoire se
répéter».
Pas besoin d’être un génie pour comprendre que le coupable n’était autre que
la Chine.
Rappelons que les pays du G7 (États-Unis, Japon, Canada, Allemagne, France,
Italie, Royaume-Uni), d’un commun accord, ont accepté d’effacer les dettes
des pays les plus pauvres. ‘’Or Pékin fait aujourd’hui cavalier seul,
poussant certains, comme le Soudan, à se réendetter dangereusement’’, dit-on
du côté du G7.
Mais l’argument des pays pauvres est simple voire simpliste et il est
‘’soutenu’’ par Pékin : «Les emprunteurs doivent pouvoir choisir leurs
financements en fonction de leur efficacité», pense Zhou Xiaochuan, le
gouverneur de la Banque de Chine. Certes.
Toutefois, sans qu’on nous prête l’intention de soutenir le G7, on peut tout
de même se poser la question suivante : Pourquoi les Chinois ont-ils attendu
que les pays du G7 effacent la dette des pays pauvres pour enfin sortir cet
argument ‘’d’avoir le choix’’ ? A cet égard, nous pensons que la prudence
doit être de mise du ôté des pays africains, en ce sens que la Chine est
encore un pays émergent et non un pays ‘’développé’’.
Mais la BM et le FMI doivent également faire preuve de souplesse dans leur
octroi de crédits, et surtout d’impartialité, c’est-à-dire éviter de
‘’trop’’ politiser le fonctionnement de ces deux institutions…