[28/09/2006 09:40:15] SHANGHAI (AFP) L’opération “mains propres” se poursuit à Shanghai avec la nouvelle mise en cause dans le scandale du fonds de pension d’un haut responsable de la capitale économique et financière de la Chine, quelques jours après le limogeage du numéro un du Parti communiste. Sun Luyi, 52 ans, secrétaire général adjoint du comité municipal de Shanghai depuis 2004, “a violé gravement la discipline du parti” et collabore actuellement à l’enquête sur la mauvaise gestion du fonds de pension de la ville, qui aurait conduit à un détournements de fonds publics pour un montant de 3,2 milliards de yuans (400 millions de dollars), a indiqué jeudi à l’AFP la porte-parole de la municipalité Jiao Yang. Selon une source proche du gouvernement, le chef de la police Wu Zhiming, présenté comme un neveu de l’ancien président Jiang Zemin, pourrait également être inquiété. “Il est interrogé. Attendez-vous à ce que son cas soit rendu public”, a affirmé cette source. Selon le site internet de la ville, M. Wu, 54 ans, est le chef du Bureau de la sécurité publique de la ville et le responsable du Parti communiste chinois (PCC) en son sein. Ces développements interviennent quatre jours après le limogeage du numéro un du Parti communiste chinois (PCC) à Shanghai, Chen Liangyu, également suspendu de son poste au Bureau politique du comité central. La décision a été prise dimanche lors d’une réunion au sommet à Pékin des instances dirigeantes du Parti communiste chinois consacrée à son cas. C’est le premier dignitaire d’un tel rang à être victime de la lutte anticorruption depuis plus de dix ans.
Le gouvernement affirme avoir envoyé une centaine d’enquêteurs à Shanghai pour faire la lumière sur des accusations de corruption et de mauvaise gestion du fonds de pension de la ville, créé en 1998 et gérant plus de 10 milliards de yuans (1,25 milliard de dollars). Précédemment, deux autres responsables politiques avaient été limogés, le responsable du fonds, Zhu Junyi, directeur du Département de la sécurité sociale et du travail de Shanghai, et Qin Yu, responsable d’un district de Shanghai et ancien secrétaire du maire de la ville en 2002. Des chefs d’entreprises sont également sous le coup d’investigations. Mardi, après la destitution de Chen Liangyu, le numéro deux de la Commission de discipline du Parti avait prévenu que d’autres têtes pourraient tomber dans la métropole, symbole des réformes économiques des trente dernières années. “Au fur et à mesure que l’enquête va s’étendre, plus de gens devraient être impliqués”, avait affirmé Gan Yisheng. “Nous enquêterons à fond et punirons sévèrement tout membre du Parti qui viole la discipline du parti, quelle que soit sa position”, avait-il mis en garde. Selon Sydney Rittenberg, ancien traducteur auprès de Mao Zedong et fin connaisseur de la politique chinoise, la corruption de Chen Liangyu était un secret de polichinelle pour les habitants de Shanghai. “Il aurait été dangereux pour l’autorité centrale de ne rien faire”, a-t-il dit. “Je me trouvais avec ma femme à Shanghai à ce moment (Ndlr: lors de l’annonce du limogeage de Chen), la joie des gens était manifeste”, a-t-il ajouté. Cette opération “mains propres” permet aussi au président Hu Jintao de faire le ménage à un an du Congrès, où se jouera sa réélection comme secrétaire général, et de se débarrasser des protégés de son prédécesseur, Jiang Zemin, qui lui font encore de l’ombre. M. Jiang, qui avait cédé la place de secrétaire général du PCC en novembre 2002 puis celle de président en 2003, avait fait de Shanghai la plate-forme de sa carrière politique. |
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