[28/09/2006 11:18:11] BANGKOK (AFP) Conçu il y a 45 ans, le nouvel aéroport international de Bangkok a ouvert jeudi sans tambour ni trompette mais avec l’ambition de concurrencer Singapour et Hong Kong comme plaque tournante du transport aérien en Asie. L’entrée en service de Suvarnabhumi, situé à 25 kilomètres à l’est de la capitale thaïlandaise, s’est déroulée sous la surveillance discrète des militaires qui ont renversé la semaine dernière le Premier ministre Thaksin Shinawatra, milliardaire qui avait porté à bout de bras ce projet. A 03H02 du matin, un avion cargo de la Lufthansa a été le premier à se poser sur l’une des deux pistes de l’aéroport flambant neuf. Au total, plus de 800 vols transportant quelque 120.000 passagers étaient prévus pour la seule journée de jeudi. Suvarnabhumi (prononcer “souvarnapoume”), qui veut dire “Terre d’Or” en thaï, a coûté plus de trois milliards de dollars. Il remplace Don Muang, par où transitaient 37 millions de passagers par an, deux millions de plus que sa capacité. Suvarnabhumi aura une capacité annuelle de 45 millions de passagers et espère atteindre le chiffre de 100 millions à une date non précisée.
“Nous pouvons affirmer que le transfert de Don Muang à Suvarnabhumi a été un succès, même s’il y a eu de petits problèmes”, a déclaré à la presse un haut fonctionnaire du ministère des Transports, Wanchai Sarathulthat. Les premiers utilisateurs du nouvel aéroport jeudi ont été confrontés à quelques retards, pour certains à l’enregistrement aux comptoirs de la Thai Airways, pour d’autres lors la récupération de leurs bagages en raison de défaillances informatiques et mécaniques qualifiées de mineures. “Il s’agit d’une petite erreur et ce sera la seule”, a affirmé Chotisak Asapaviriya, le président des Aéroports de Thaïlande. L’armée est désormais au pouvoir en Thaïlande depuis le putsch sans effusion de sang contre M. Thaksin le 19 septembre, mais il n’y avait pas de chars à l’aéroport. Quelque 800 militaires en civil étaient cependant sur le qui-vive et le resteront pendant les trois prochains mois. L’aéroport était en développement depuis 1961 et son lancement n’a cessé d’être retardé en raison des tergiversations de gouvernements successifs, de divers scandales de corruption et de problèmes de construction.
Les autorités comptent sur Suvarnabhumi pour dynamiser encore un peu plus le tourisme qui rapporte 12 milliards de dollars par an à la Thaïlande. Certains agents de voyage se sont cependant inquiétés d’éventuelles retombées du coup d’Etat. “C’est très propre et très accueillant pour les touristes”, a déclaré Parmjeet Singh, 40 ans, de nationalité néo-zélandaise, qui est arrivé à Bangkok avec son épouse et leurs trois enfants. “Cela donne une bonne impression de la Thaïlande”. D’autres étaient moins enthousiastes. “Les problèmes sont les mêmes qu’à l’ancien aéroport. Il y a beaucoup d’attente, notamment à l’Immigration. C’est une honte”, a estimé le Britannique Peter Reynolds, arrivé de New Delhi. Le principal terminal passagers compte sept étages, pour une surface de 563.000 mètres carrés, soit 10.000 mètres carrés de plus que l’aéroport Chek Lap Kok de Hong Kong. La tour de contrôle, qui culmine à 132 mètres, est la plus haute du monde. Suvarnabhumi inclut un hôtel de 600 chambres et des restaurants capables de servir quotidiennement 85.000 repas. Le service de fret a une capacité annuelle de trois millions de tonnes de marchandises, qui devrait à terme plus que doubler. |
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