Méga-contrat pétrolier en Iran : Tokyo admet son impuissance

 
 
SGE.SEO00.290906072144.photo00.quicklook.default-245x198.jpg
Un automobiliste japonais fait le plein d’essence à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[29/09/2006 07:22:03] TOKYO (AFP) Le nouveau ministre japonais de l’Economie Akira Amari a reconnu vendredi un blocage dans les négociations pour finaliser le méga-contrat pétrolier conclu avec l’Iran pour son champ pétrolifère d’Azadegan, au jour de l’expiration d’un ultimatum lancé par Téhéran.

“Le gouvernement japonais n’a aucune idée géniale qui puisse immédiatement débloquer l’impasse. Il est difficile de faire autre chose que d’observer attentivement la situation”, a admis M. Amari lors d’une conférence de presse, prédisant toutefois que les négociations allaient malgré tout se poursuivre.

“Je ne pense pas que le contrat sera rompu samedi”, a-t-il affirmé.

Ce contrat de 2 milliards de dollars avait été conclu en février 2004 entre l’Iran et la compagnie pétrolière semi-publique nippone Inpex.

Il porte sur l’exploitation du plus grand champ pétrolifère terrestre iranien à Azadegan (sud), avec une capacité estimée à 26 milliards de barils.

Le développement d’Azadegan devait initialement débuter en mars 2005.

Mais le contrat définitif n’a jamais été signé et Téhéran a donné à Inpex jusqu’à vendredi pour s’engager pour de bon.

“Si la réponse japonaise pour le développement de ce champ pétrolifère est négative, les opérations de développement seront lancées avec des moyens nationaux”, a menacé mercredi le ministre iranien du Pétrole Kazem Vaziri Hamaneh.

Les Etats-Unis ont fait pression sur le Japon pour qu’il ne signe pas ce contrat, afin d’isoler l’Iran au sujet de son programme nucléaire controversé.

Le gouvernement japonais en revanche a exprimé son souhait de conclure le contrat, car l’archipel importe 15% de ses besoins en pétrole de l’Iran.

“Le gouvernement a la responsabilité d’assurer un approvisionnement stable en énergie. Mais dans le même temps nous devons promouvoir la non-prolifération nucléaire. Nous faisons face à un dilemme très difficile”, a estimé M. Amari.

Pour sa part, Inpex a argué du fait que les champs de mines datant de la guerre Irak-Iran (1980-88) n’avaient pas été complètement éliminés, ce que l’Iran dément.

Inpex estime en outre que le montant de ses investissements doit être revu à la hausse, compte tenu du fait que le coût des équipements concernés a augmenté pendant le délai qu’ont entraîné les travaux de déminage. Téhéran refuse une telle augmentation.

 29/09/2006 07:22:03 – © 2006 AFP