[29/09/2006 14:39:50] BRUXELLES (AFP) Après un premier semestre 2006 robuste, l’économie européenne semble continuer de bien se porter au troisième trimestre selon des indicateurs publiés vendredi, alors que certains économistes prévoyaient au contraire un ralentissement de la croissance. Deux enquêtes de confiance économique menées mensuellement par la Commission européenne auprès des entreprises et des consommateurs ont montré un regain significatif, après deux mois de baisse. L’indice de confiance économique dans la zone euro, qui résume l’opinion des entrepreneurs et des consommateurs, a grimpé en septembre à 109,3 points, son plus haut niveau depuis février 2001. Les économistes consultés par l’agence financière AFX News attendaient au contraire une baisse de cet indice. L’étude de détail de l’enquête de confiance européenne montre que tous les secteurs économiques, à l’exception des services, connaissent un regain de confiance: l’industrie, le commerce de détail et la construction. Et comme chez les chefs d’entreprises, la confiance progresse chez les consommateurs. “Dans tous les grands pays de la zone euro, sauf l’Espagne, le tableau est positif”, indique la Commission. Le climat des affaires, qui mesure la confiance des seuls industriels, est lui aussi monté à 1,46 point en septembre, reflétant l’optimisme du secteur. “Le maintien du climat à un haut niveau indique que la production industrielle a augmenté durant le troisième trimestre 2006”, note la Commission, qui ajoute que “les prévisions de production des chefs d’entreprises pour les mois à venir sont en hausse”. D’autres enquêtes nationales dans les grands pays de la zone euro ont également donné des signaux positifs ces derniers jours: baisse du chômage, hausse du moral des consommateurs et maintien de celui des chefs d’entreprises en Allemagne, moral des ménages français au plus haut depuis la fin 2004, confiance des entreprises en hausse en Italie. Une autre bonne nouvelle est encore venue vendredi compléter le tableau économique favorable: la forte baisse de l’inflation dans la zone euro. Sous l’effet du recul des prix du pétrole et de l’energie, l’inflation est descendue en septembre à 1,8% (après 2,3% en août), son plus bas niveau depuis mars 2004. “Pour l’instant, la zone euro connaît une reprise économique solide et équilibrée, qui ne génère pas de tensions inflationnistes importantes”, commente Holger Schmieding, économiste de la Bank of America. “Les consommateurs sont devenus plus optimistes sur les perspectives économiques à court terme”, et la “demande intérieure (qui comprend aussi les achats des entreprises et des collectivités publiques, ndlr) continue de se renforcer”, constate M. Schmieding. Même le net ralentissement de l’économie américaine au deuxième trimestre (2,6% de croissance contre 5,6% au premier trimestre en rythme annuel) n’a pas pour l’instant pesé sur les exportations des pays de la zone euro, qui “se maintiennent”, ajoute l’économiste. Dans la zone euro, la croissance s’est élevée à 3,6% en rythme annuel au deuxième trimestre, après 2,4% au premier. La Commission prévoit une fourchette de croissance de 2,0 à 3,6% au troisième trimestre. La Banque centrale européenne, qui doit débattre jeudi prochain du niveau de ses taux d’intérêt, pourrait prendre argument de la bonne santé économique de la zone euro pour poursuivre son resserrement des conditions de crédit. Elle devrait relever son principal taux directeur de 3% à 3,25% actuellement, selon les économistes. “La baisse de l’inflation en septembre ne devrait pas dissuader la BCE d’augmenter ses taux”, car elle s’inquiète des risques de hausse d’inflation à moyen terme plutôt qu’à court terme, explique Howard Archer, analyste de Global Insight. |
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