Pétrole : le Venezuela et le Nigeria réduisent leur production de pétrole

 
 
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Une plateforme pétrolière de la compagnie nationale du Venezuela, le 6 juin 2006, à Maracaibo (Photo : Angela Savino)

[29/09/2006 18:08:06] PARIS (AFP) Deux pays membres de l’Opep, le Venezuela et le Nigeria, ont décidé de réduire leur production de pétrole à partir de dimanche face au net repli des cours, une mesure toutefois limitée dans son ampleur et donc à l’impact incertain sur les marchés.

La réduction porte au total sur 170.000 barils par jour, a annoncé vendredi un porte-parole de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui pompe 40% du brut mondial.

“Le Venezuela a officiellement informé l’Opep qu’il allait réduire volontairement sa production de 50.000 barils par jour à partir du 1er octobre”, a indiqué à l’AFP le porte-parole, Tarek Amin. Cela représente 2% de la production du pays de Hugo Chavez.

“Le Nigeria réduira sa production de 5%, c’est-à-dire d’environ 120.000 barils par jour”, a-t-il ajouté, confirmant une information sortie dès jeudi dans la presse.

“Ce sont des réductions volontaires, ce ne sont pas des réductions faites par l’organisation en tant qu’entité”, a tenu à souligner le porte-parole, confirmant par là qu’aucune décision, formelle ou même informelle, n’avait été prise par l’Opep.

A ce stade les neuf autres pays du cartel ne sont donc pas associés à la démarche, même si des rumeurs de marché prêtent à l’Arabie saoudite et le Koweït des intentions similaires.

Le Venezuela, traditionnel “faucon” de l’Opep, et le Nigeria, ont en fait décidé individuellement d’abaisser leur offre pour tenter d’enrayer la chute de 20% du prix du baril depuis les records de l’été au delà de 78 dollars.

Mais la réduction de 170.000 barils représente seulement 3,6% de la production cumulée du Nigeria et du Venezuela. L’Opep a affiché en août une production cumulée effective de 29,8 millions de barils par jour.

Du coup, les marchés pétroliers ne paraissaient guère impressionnés vendredi, les cours restant orientés à la baisse.

A New York, le baril de “light sweet crude” pour livraison en novembre baissait de 76 cents à 62,00 dollars vers 17H15 GMT. A Londres, le baril de Brent reculait d’un dollar à 61,54 dollars.

“Sur les six derniers mois, la production mondiale de pétrole a dépassé la demande d’environ 1,7 million de barils par jour et les réserves ont augmenté de quelque 310 millions de barils”, remarque Bart Melek, analyste chez BMO Nesbitt Burns.

Il reste que l’Opep, en exprimant son inquiétude à plusieurs reprises cette semaine face au repli des prix, et en menant des consultations en interne sur la marché à suivre, a réussi à freiner le mouvement de baisse, faisant savoir qu’elle ne resterait pas éternellement les bras croisés.

“La récente chute des cours est une préoccupation partagée”, a ainsi déclaré vendredi le président de l’Opep et ministre nigérian du pétrole Edmund Daukoru, précisant que “les consultations se poursuivent” entre les représentants des 11 pays membres.

“Quelque chose doit être fait pour stabiliser les cours du pétrole”, a-t-il ajouté.

Pour le moment, aucune réunion extraordinaire du cartel n’est prévue avant celle déjà planifiée en décembre au Nigeria. Mais la situation pourrait changer si le prix du baril devait passer nettement sous les 60 dollars.

“Les indicateurs techniques (comme le niveau des stocks, ndlr) demeurent faibles, donc l’Opep doit agir vite si elle veut convaincre le marché qu’elle entend sérieusement défendre un prix plancher légèrement au-dessus de 60 dollars”, prévient Kevin Norrish, analyste de Barclays.

Le cartel n’a pas modifié depuis près de quinze mois ses quotas de production, fixés à 28 millions de barils par jour depuis le 1er juillet 2005.

 29/09/2006 18:08:06 – © 2006 AFP