[29/09/2006 21:52:36] ROME (AFP) Le gouvernement de Romano Prodi a adopté vendredi à l’arraché son projet de budget pour 2007 qui doit permettre à l’Italie de respecter ses engagements européens sans toutefois dissiper les fortes tensions existant au sein de la majorité. Le projet de budget 2007 prévoit 33,4 milliards d’euros d’économies et de recettes supplémentaires par rapport au budget précédent, contre 30 milliards initialement prévus, a annoncé le ministre de l’Economie Tommaso Padoa-Schioppa lors d’une conférence de presse. Il doit encore franchir le cap du Parlement où la coalition ne dispose que d’une majorité très serrée. “Avec cette loi de finances, nous rentrons à nouveau dans les critères européens”, s’est félicité M. Prodi, qui a accusé le précédent gouvernement de Silvio Berlusconi d’avoir “mal administré le pays pendant cinq ans”. Le conseil des ministres a duré une dizaine d’heures et plusieurs points restent encore à trancher samedi, en particulier la question sensible de l’imposition sur les hauts revenus, a reconnu le sous-secrétaire d’Etat à la présidence Enrico Letta. Sur les 33,4 milliards d’euros dégagés, quelque 15 milliards d’euros doivent aller à la réduction du déficit public que Rome s’est engagé à ramener sous 3% l’an prochain, contre plus de 4% cette année. Les ressources restantes iront au soutien de la croissance, sous la forme d’une baisse des charges sociales mais aussi d’une moindre imposition des revenus les plus bas, a indiqué le chef du gouvernement. M. Prodi et son ministre de l’Economie devaient trouver un subtile dosage entre hausse d’impôts et baisse des dépenses à même de satisfaire une majorité allant des centristes aux communistes réformateurs. Le projet de budget prévoit notamment 10 milliards d’euros de réductions de dépenses publiques pour l’Etat central et les collectivités locales, a annoncé Romano Prodi. Parmi les mesures pour la croissance, l’allègement des charges sociales, promis par le centre-gauche au cours de la campagne législative, se déroulera sur deux ans, avec une première réduction à hauteur de 6 milliards d’euros et une seconde à hauteur de 9 milliards d’euros, a expliqué le chef du gouvernement. Cet étalement sur deux ans devrait être peu apprécié par le patronat qui réclamait une baisse forte et uniforme de 5 points des charges sociales dès le premier exercice budgétaire de la nouvelle majorité. “Nous ne rejoindrons pas tous nos objectifs de la campagne électorale avec ce budget mais c’est le premier pas d’un quinquennat”, a reconnu M. Prodi. Un autre point cristallisait les tensions: le seuil de revenus à partir duquel sera appliqué le taux d’imposition le plus élevé (43%). Le vice-ministre de l’Economie, Vincenzo Visco, a évoqué un abaissement du seuil de 100.000 à 70.000 euros, soulignant que cela ne toucherait que 1,5% des ménages mais il a été contredit par Enrico Letta qui a indiqué que ce seuil pourrait finalement être relevé lors de dernières mises au point samedi. Les centristes de l’Udeur membres de la majorité dénoncent avec cette révision une “expropriation” des classes moyennes. D’ultimes mises au points doivent aussi concerner les sommes qui seront allouées aux mesures salariales en faveur des fonctionnaires, qui menacent de se mettre en grève. Le projet sera aussi très étudié par les agences de notation financières qui menacent d’abaisser la note de l’Italie si elles jugent les mesures d’assainissement insuffisantes. |
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