[30/09/2006 07:07:15] PARIS (AFP) L’horizon s’est éclairci cette semaine pour le futur mariage Gaz de France/Suez, avec le vote à l’Assemblée de la privatisation de GDF et le soutien du premier actionnaire de Suez, et malgré les manifestations syndicales de mardi et l’attente du feu vert de Bruxelles. “Il y a des haies à franchir. Nous les franchissons jour après jour”, confiait cette semaine le PDG de Gaz de France, Jean-François Cirelli. “La confiance s’est renforcée”, a estimé vendredi un porte-parole de Suez. Le groupe public GDF a franchi une première étape mercredi, quand les députés ont voté l’article 10 du projet de loi sur l’énergie, qui privatise GDF, condition pour que ce dernier puisse fusionner avec le groupe privé d’environnement et d’énergie Suez. La féroce bataille d’amendements menée par l’opposition de gauche a culminé lundi, au début de l’examen de cet article, qui fait passer la part de l’Etat dans le capital de GDF de 80% à “au moins un tiers”. Mais l’offensive du PS et du PCF n’a été qu’un baroud d’honneur, d’autant que PS et UMP avaient conclu la semaine précédente un accord pour accélérer les débats de l’ensemble du texte, dont l’examen s’est achevé jeudi et fera l’objet d’un vote solennel mardi. Les sénateurs examineront à leur tour ce projet de loi à partir du 10 octobre.
Suez a reçu de son côté le soutien opportun de son premier actionnaire, le financier belge Albert Frère, propriétaire du Groupe Bruxelles Lambert (GBL), qui détient actuellement 8% du capital du groupe. Ce n’est pas la première fois que M. Frère se prononce en faveur de la fusion, mais cet appui est arrivé au moment où d’autres actionnaires du groupe, minoritaires, exprimaient leur mécontentement à propos des modalités financières et proposaient des solutions alternatives. Dans une interview au mensuel L’Expansion, Albert Frère affirme qu’il n’exclut pas de monter au capital du futur groupe fusionné, ce dont s’est vivement félicité le PDG de Gaz de France. “C’est un élément essentiel pour que l’actionnariat de Suez au mois de décembre vote la fusion”, a-t-il déclaré, alors que des actionnaires minoritaires, menés par le fonds d’investissement américain Knight Vinke (qui détient 1% du capital), menacent de voter contre la fusion si la parité n’est pas révisée.
Selon le projet de fusion, une action Suez (actuellement proche de 35 euros) équivaut à une action Gaz de France (actuellement légèrement supérieure à 30 euros), après versement d’un dividende exceptionnel d’un euro aux actionnaires de Suez. Les dirigeants des deux groupes, comme Albert Frère, assurent que la parité “sera équitable” lors du vote des assemblées générales des actionnaires de Suez et GDF en décembre. Du côté de Bruxelles, le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, s’est montré lundi plutôt optimiste sur l’issue de la fusion. A propos des solutions transmises par les deux groupes pour remédier aux problèmes de concurrence soulevés par leur projet, il a évoqué des “remèdes” qui “pourraient éventuellement aller dans la bonne direction”. Les syndicats restent cependant mobilisés contre ce mariage. Même la CFDT, qui conteste la privatisation de GDF mais pas son rapprochement avec Suez, a appelé à une grève nationale mardi chez EDF et GDF. Les autres syndicats de l’énergie (CGT, FO, CFTC et CFE-CGC) organisent le même jour une journée de manifestations, auxquelles se joindront six syndicats de la SNCF (CGT, FO, CFTC, Sud Rail, Unsa et CFE-CGC). La CGT organise en outre une journée d’action le 14 octobre. |
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