[30/09/2006 07:42:47] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a frôlé cette semaine les sommets atteints au mois de mai, pourrait marquer une pause la semaine prochaine, dans l’attente du rapport mensuel sur l’emploi américain et dans la perspective d’un nouveau relèvement des taux d’intérêts en Europe. Le CAC 40 a gagné 2,10% sur la semaine écoulée, pour terminer à 5.250,01 points. L’indice vedette parisien s’est ainsi hissé à quelques dizaines de points de ses records depuis le printemps 2001, atteints en mai dernier (5.312 points en clôture et 5.329 en séance). Il affiche une progression de 5,72% sur l’ensemble du troisième trimestre et de 11,34% depuis le 1er janvier. Mais après cette remontée, la Bourse de Paris pourrait entrer dans ce que les spécialistes des marchés appellent une période de consolidation, autrement dit une stabilisation sous le coup de prises de bénéfices. “Il n’est pas évident que ce +rally+ (hausse générale, ndlr) se poursuive. On va sans doute buter sur les niveaux actuels et rester dans une zone de consolidation pendant les deux prochaines semaines, en attendant le retour des résultats de sociétés, et on retrouvera à ce moment là une plus grande volatilité”, prévoit le stratégiste d’une société de Bourse indépendante. Dans ce climat de prudence et faute de résultats majeurs de sociétés attendus dans les prochains jours, les investisseurs se concentreront sur les indicateurs macroéconomiques, avec en point d’orgue vendredi le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis. “Ce rapport sera regardé de près, d’autant plus que l’on est actuellement dans une tendance au ralentissement de l’économie américaine, et donc une chute trop importante de l’emploi pourrait être un signal supplémentaire”, prévenait le stratégiste. Le taux de chômage aux Etats-Unis devrait rester stable à 4,7%, selon les économistes de Natexis Banques Populaires, qui attendent cependant une nette diminution des créations d’emplois à 100.000 en septembre, contre 128.000 en août. L’autre grand rendez-vous de la semaine sera la réunion jeudi à Paris du comité de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Après une pause en août et en septembre, l’institut présidé par Jean-Claude Trichet devrait selon toute vraisemblance remonter ses taux d’intérêt d’un quart de point, à 3,25%, et la plupart des économistes s’attendent à un tour de vis supplémentaire d’un quart de point d’ici la fin de l’année. Comme à l’habitude, les déclarations de M. Trichet à l’issue de la réunion de jeudi seront très écoutées, dans l’attente de précisions sur les intentions de la BCE. Certes, la croissance en Europe a accéléré au deuxième trimestre, en dépit des relèvements déjà opérés par la BCE. Mais selon Eric Chaney, économiste à la banque d’affaires Morgan Stanley, la perspective d’une remontée supplémentaire des taux risque de freiner la croissance de la zone euro en début d’année prochaine. “Même si les perspectives économiques de la zone euro semblent bonnes à court terme, je ne me risquerai pas à les extrapoler pour l’année prochaine”, déclare cet économiste. “La combinaison de politiques fiscales plus sévères en Allemagne et en Italie, de taux d’intérêts à court terme plus élevés et d’un éventuel ralentissement du commerce mondial qui serait provoqué par les Etats-Unis, pourrait déboucher sur une croissance inférieure” à la tendance actuelle, explique-t-il. |
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