Gouvernorat de Tunis : La difficile bataille de l’emploi continue
Malgré
quelques avancées, le problème du chômage reste vivace et touche un nombre
sans cesse croissant de jeunes et, notamment, de diplômés du supérieur.
Comme c’est d’usage depuis quelques années, suite à des instructions du
président Ben Ali, la question de l’emploi figure à l’ordre du jour de
toutes les réunions des Conseils régionaux. Celui du gouvernorat de Tunis,
réuni jeudi 28 septembre, sous la présidence de M. Mondher Friji, gouverneur
de la capitale, n’a pas dérogé à cette règle.
Examiné en premier, le rapport sur la question a relevé «un mouvement dans
le marché du travail au cours des 8 premiers mois de l’année 2006» et «un
développement de la plupart des indicateurs, en comparaison avec la même
période de l’année écoulée». Le document discuté par les participants met en
avant six indicateurs.
Le premier est «l’information sur les mécanismes, les programmes et les
avantages accordés par l’Etat en vue de développer l’emploi et d’encourager
le recrutement des diplômés du supérieur». A cet effet, les bureaux de
l’emploi et du travail indépendant ont effectué 7.289 visites d’entreprises
afin de les sensibiliser à l’importance de ces instruments.
Le deuxième est le nombre d’offres d’emplois aux diplômés du supérieur et
qui ont atteint 2.893, soit 29,7% de l’ensemble des offres et une
progression de 5,9% par rapport à 2005.
Le troisième critère est celui des embauches effectives qui se sont établies
à 7.931 –dont 2.502 au profit de diplômés du supérieur, soit 31,5% du total
et une croissance de 16,1%- (une augmentation de 6,6%).
Le quatrième est celui du nombre de bénéficiaires de stages SIVP I et II, et
qui a atteint le nombre de 5.000, parmi lesquels 4.292 diplômés du supérieur
pour le premier et 352 pour le second. Au total, le nombre de bénéficiaires
a augmenté de 27,2%.
Le cinquième critère est celui des bénéficiaires d’opérations de mise à
niveau en vue de développer chez eux «le sens de l’initiative» en vue de
créer des entreprises ou d’une intégration ultérieure dans une entreprise.
On a compté 600 bénéficiaires au total.
Le sixième critère est celui du nombre de petites entreprises créées. Sur
1.105 projets étudiés, 346 projets ont été financés, en majorité par la
Banque Tunisienne de Solidarité (BTS).
Le septième et dernier critère est celui des bénéficiaires de «programmes
spécifiques» dont le nombre des bénéficiaires à Tunis, depuis le début de
l’année et jusqu’à fin août 2006, a atteint la barre de 18.277 (soit 69,2%
du total des jeunes que l’on compte «traiter» dans ce cadre).
Au cours des huit premiers mois de l’année 2006, le nombre des demandeurs
d’emplois inscrits auprès des bureaux d’emploi a atteint 30.953, dont 8.799
enregistrés pour l’emploi (contre 30.465 dont 7.433 nouveaux inscrits au
cours de la même période de l’année écoulée). Sur ce total, le nombre des
demandes enregistrées et non-satisfaites s’est établi –à fin août 2006- à
8.989 (contre 8.210 durant les huit premiers mois de 2005).
Au sein de ce groupe, on compte 5.163 diplômés du supérieur au chômage, dont
la plupart ont terminé leurs études en 2006 (37,3%) et 2005 (20,4%) –14,8%
en 2004 et 20,1% depuis 2002 et avant.
Durant le débat, certaines voix se sont élevées notamment pour réclamer «une
plus juste répartition des offres d’emplois» entre les différents
délégations de la capitale et l’ouverture de bureaux de l’emploi là où on
n’en trouve pas. D’autres se sont interrogés combien parmi les personnes
ayant été embauchées en 2005 «sont retombées dans le chômage en 2006» pour
conclure en soulignant la nécessité de «trouver des solutions durables» à ce
problème, car l’effet des «mécanismes actuels» se limite à «quelques mois».
Dans sa réponse, le gouverneur de Tunis a affirmé avoir «enregistré les
demandes des députés d’El Omrane, d’El Omrane Supérieur et D’Ettahrir au
sujet des bureaux d’emplois».
Faisant allusion aux critiques formulées concernant les mécanismes de lutte
contre le chômage, M. Mondher Friji a constaté qu’il y a eu «rectification»
suite à «l’évaluation qui nous a aidé dans beaucoup de cas, car la vérité
n’émerge qu’au travers de la pratique».