[03/10/2006 16:06:43] PARIS (AFP) Produit élitiste quand elle est intégrée au tableau de bord des voitures, la navigation GPS a séduit les Européens sous la forme de petits appareils nomades et plus abordables, un énorme succès qui intéresse aussi la téléphonie mobile. “Cette année 10 millions d’unités GPS nomades seront vendues en Europe de l’Ouest, contre seulement deux millions de véhicules équipés d’un système de navigation embarquée”, remarque Benoît Simeray, directeur commercial Europe du Sud du néerlandais Tomtom, leader du secteur avec 60% du marché européen. La raison est simple: un GPS intégré à la voiture coûte au minimum 2.000 euros, sa version portable commence dans les 250 euros. Le premier est apparu dès les années 1990, mais c’est l’arrivée du second, il y a trois ans, qui a permis de démocratiser cette technologie. D’un côté, un GPS “avec un plus grand écran et totalement intégré au design du tableau de bord”, détaille Sébastien Rosnet, responsable marketing de la division “son embarqué” de Pioneer, qui représente 60% des ventes de GPS intégré en France. “C’est aussi plus précis, car le GPS est connecté à d’autres capteurs, comme la vitesse de la voiture ou la pente de la route”, assure-t-il.
Le GPS, en plus de guider le conducteur, devient “une vraie centrale multimédia, il lit la radio, les DVD, il peut informer du niveau d’essence, de l’état de la voiture…”, explique Nicolas Mougenot, directeur commercial de groupe d’électronique Alpine qui souligne qu’au Japon, ce sont ces systèmes embarqués qui sont les plus prisés. Les Européens ont, eux, fait le choix de la mobilité… et des petits prix: “Nous avons cassé beaucoup de barrières à l’achat du GPS en proposant des produits moins chers, plus simples à utiliser et portables, donc même si on vend sa voiture ou si on prend une voiture de location, on peut continuer à utiliser son GPS”, note M. Simeray. Le GPS portable peut aussi devenir piéton et est facilement mis à jour. Selon l’institut d’études Gfk, cet appareil est devenu l’un “des produits stars de l’électronique de loisirs”: “le GPS ne sert plus seulement à aller d’un point A à un point B, on y a rajouté les radars, les infos trafic, des informations touristiques, un lecteur MP3…”, souligne Nicolas Ferry, responsable constructeurs automobiles à Garmin, concurrent de Tomtom. De quoi intéresser la téléphonie mobile, qui équipe déjà ses terminaux de fonctions multimédia: Nokia va lancer son premier modèle avec GPS intégré et Orange sortira en novembre un téléphone similaire, l’un des tout premiers en Europe. “A terme, cela deviendra une fonctionnalité de base du téléphone, comme envoyer des SMS”, estime Jacques Garcin, directeur des applications automobiles à Orange. Ce sera aussi un revenu supplémentaire pour l’opérateur: pour un usage illimité du GPS, il faudra payer 10 euros par mois. Il n’est pas le seul à vouloir profiter du boom des GPS nomades: ainsi, les fabricants “historiques” de GPS intégrés, comme Pioneer ou Alpine, viennent de sortir des modèles portables, “pour s’adapter au marché”, selon M. Rosnet. Un troisième type de GPS, nomade mais intégrable, via une station d’accueil, au tableau de bord de la voiture, est déjà dans les cartons: Skoda a lancé un modèle avec ViaMichelin, Seat s’est allié avec Tomtom. “L’idée est de bénéficier des avantages des deux systèmes, pour que la navigation embarquée ne soit pas réservée aux voitures de luxe”, explique Alain Cuq, directeur général de ViaMichelin. |
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