Internet, fixe, mobile : les opérateurs obligés d’avoir la palette complète

 
 
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Une hôtesse fait une démonstration sur un ordinateur portable, sur le stand Vodafone lors du salon high-tech CeBIT, à Hanovre en mars 2006 (Photo : David Hecker)

[03/10/2006 17:39:05] PARIS (AFP) Vodafone et SFR qui se lancent dans l’internet, BT qui se convertit au mobile et à la télévision: face au succès des offres convergentes, qui mêlent téléphonie, internet et télévision, les acteurs des télécoms sont désormais obligés de jouer sur tous les tableaux.

L’opérateur suédois Tele2 a annoncé mardi avoir vendu ses activités de téléphonie fixe et internet en France à SFR, pour 350 millions d’euros: un rachat qui devrait permettre à la filiale de Vivendi de lancer, début 2007, son offre ADSL.

SFR hérite en effet de 300.000 clients haut-débit et 3 millions de clients à la téléphonie fixe, “susceptibles de migrer vers les offres ADSL”, insiste l’opérateur français dans un communiqué.

“La mobilité et l’internet resteront les principaux moteurs de croissance du secteur dans les prochaines années (et) les usages mobiles, toujours en forte croissance, se prolongeront naturellement sur internet”, assure SFR, voulant créer une convergence “centrée sur le mobile”.

L’opérateur mobile, un temps aligné sur la stratégie “pure-player” (qui consiste à privilégier une seule technologie) d’un de ses actionnaires de référence, Vodafone, semble redécouvrir le fixe, ce “vieux” réseau où la téléphonie traditionnelle est en perte de vitesse mais qui a trouvé une deuxième jeunesse en transportant les données internet.

Ces derniers mois, SFR est aussi remonté peu à peu dans le capital du fournisseur d’internet et de téléphonie fixe Neuf Cegetel, né de la fusion de son ancienne filiale Cegetel avec Neuf Telecom, pour en devenir l’actionnaire principal avec 40,67%.

“Les marges dans le mobile baissent, donc il peut être intéressant pour les opérateurs d’aller vers le fixe”, estime un analyste parisien, qui ajoute que ces derniers “se sont rendus compte qu’avec le succès d’internet et des offres +triple play+, la téléphonie fixe pouvait être un terrain de jeu porteur”.

Même idée chez Vodafone: le géant mondial de la téléphonie mobile, qui refusait jusque là de s’aventurer sur le fixe, a annoncé en septembre le lancement d’offres internet haut-débit, grâce à des partenariats, au Royaume-Uni avec BT et en Italie avec Fastweb.

“La tendance du marché est à la convergence, quand on observe l’accord de MVNO (opérateur mobile virtuel) entre BT et Vodafone ou encore le rachat, par (le câblo-opérateur) NTL, de Virgin Mobile”, remarque JPMorgan dans une note à ses clients.

L’idée, pour ces opérateurs, est de pouvoir proposer une offre complète à leurs clients, en allant même jusqu’au “quadruple play”: téléphonie mobile et fixe, internet, télévision, tous regroupés dans un même forfait. La concurrence étant très forte dans les télécoms, celui qui n’a pas l’ensemble de la palette est désavantagé.

Les premières offres de ce type sont apparues en 2005 au Royaume-Uni, où BT, qui a quitté la téléphonie mobile avant d’y revenir par son accord MVNO, s’est allié avec Vodafone pour proposer un téléphone hybride, fonctionnant comme fixe à l’intérieur et mobile à l’extérieur. Recentré sur les nouvelles technologies liées à internet, il s’apprête à lancer sa télévision en ligne, BT Vision.

En France, Neuf Cegetel puis France Télécom ont sorti eux aussi des téléphones hybrides. Neuf Cegetel a dû se convertir à la téléphonie mobile, seule activité qui lui manquait, en signant un accord de MVNO avec SFR.

“Cela montre que le modèle de +pure-player+ ne peut pas fonctionner, il faut être présent sur toutes les activités pour y arriver”, estime un acteur du secteur.

 03/10/2006 17:39:05 – © 2006 AFP