L’action EADS affectée après la confirmation de retards pour l’A380

 
 
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Vol en formation de la flotte d’avions d’essais de l’avion géant A380, le 30 août 2006 au-dessus de Toulouse

[04/10/2006 09:01:36] PARIS (AFP) L’action d’EADS réduisait un peu ses pertes mercredi matin, affectée par de sévères abaissements de l’objectif de cours de plusieurs analystes, au lendemain du conseil d’administration du groupe consacré aux problèmes de la filiale Airbus confirmant de nouveaux retards de livraison de l’A380.

A 10H26 (8H26 GMT), le titre EADS cédait 6,58% à 21,15 euros alors qu’il avait été réservé à la baisse peu après l’ouverture et avait perdu jusqu’à 11,69%.

“L’incertitude qui pèse sur le titre devrait à notre avis perdurer tant que le management n’aura pas fourni plus de précisions au sujet du programme de réduction de coûts et de l’A350 à l’occasion de la journée investisseurs des 19 et 20 octobre”, a indiqué la banque UBS dans une note à ses clients, où elle abaisse sa recommandation à “neutre” contre “acheter” auparavant.

Au terme de son conseil d’administration de mardi, EADS a déclaré que les livraisons de l’A380 seraient décalées en moyenne d’un an par rapport au calendrier annoncé le 13 juin dernier.

Les compagnies aériennes Qantas et Singapore Airlines (SIA) ont fait part mercredi de leur “déception” face à ce nouveau retard. C’est la troisième fois depuis le printemps 2005 qu’Airbus repousse les livraisons de son programme-vedette, d’un coût estimé à 12 milliards d’euros, victime de problèmes persistants d’industrialisation.

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Carte de localisation des centres de production d’Airbus en Europe

Airbus va par ailleurs lancer un programme de réduction des coûts baptisé “Power 08”, “pour restaurer sa compétitivité et compenser la dégradation financière de ces retards”, qui vise à économiser “au moins” 2 milliards d’euros par an à partir de 2010, souligne EADS.

Ce plan vise de surcroît à “accélérer les processus de développement et à réaliser une économie cumulée d’environ 5 milliards d’euros de trésorerie d’ici à 2010”, ajoute le groupe.

Airbus compte notamment “réduire de 30% ses frais de fonctionnement”, a indiqué le patron de l’avionneur, Christian Streiff.

Le constructeur procèdera à des suppressions d’emploi, via des “mesures d’âge” mais aussi via une réduction de l’emploi intérimaire ou des CDD dans la production, a-t-il précisé. “Notre carnet de commandes fait que le risque de plan social est à notre avis très faible chez les ouvriers et compagnons”.

Un comité central d’entreprise est prévu mercredi à Toulouse.

Le ministre de l’Economie et des Finances, Thierry Breton, a renouvelé sa confiance aux dirigeants d’Airbus, mardi soir sur France 3. “En tant qu'(Etat) actionnaire”, a-t-il dit, “nous exprimons toute notre confiance sur un plan qui est réaliste, qui est crédible”.

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Le PDG d’Airbus Christian Streiff devant la ligne d’assemblage de l’A380 à Blagnac, le 7 septembre 2006 (Photo : Eric Cabanis)

Sur le plan industriel, Airbus compte “trier dans les quatre prochains mois dans la liste des projets de rationalisation, dont les meilleurs seront lancés en 2007”, a déclaré M. Streiff.

Airbus et sa maison mère EADS vont en particulier passer en revue 3 projets principaux.

“Nous allons rationaliser nos lignes d’assemblage final, pour éviter les doublons et accélérer la vitesse de flux sur les lignes” de Hambourg et Toulouse, a détaillé M. Streiff.

En deuxième lieu, “nous allons passer en revue nos sites en Europe”, a-t-il indiqué, tout en précisant qu’Airbus “n’a pas de projet précis de fermeture d’usine” pour l’instant.

L’avionneur européen compte enfin passer au crible ses activités pour déterminer celles qui font partie de son coeur de métier et les autres, qui pourraient être sous-traitées.

Parallèlement, EADS a indiqué vouloir “conduire une analyse indépendante sur les responsabilités individuelles ayant entraîné les retards de l’A380”, et “cette enquête ira jusqu’à examiner en détail les responsabilités potentielles au niveau de la direction”, a-t-il averti.

 04/10/2006 09:01:36 – © 2006 AFP