[05/10/2006 06:55:29] PARIS (AFP) L’Insee a relevé sa prévision de croissance pour 2006, au vu du boom surprise de l’économie française au printemps, et table désormais sur une progression “robuste” de 2,3% du produit intérieur brut et un recul du chômage sous la barre des 9% à la fin de l’année. Dans sa note de conjoncture publiée jeudi, l’Institut national de la statistique et des études économiques prévoit une croissance de 0,6% au troisième trimestre, puis de 0,5% au quatrième (contre 0,6% attendu en juin). Au final, le PIB progresserait de 2,3% sur l’année (contre 2% prévu en juin), au beau milieu de la fourchette de 2 à 2,5% que s’est fixée le gouvernement. De quoi garantir à l’économie française un acquis de croissance confortable de 1% à la fin de l’année, deux fois supérieur à celui de l’an dernier à la même période. “Une croissance robuste mais pas flamboyante”, a résumé le nouveau chef du département conjoncture de l’Insee Eric Dubois, au cours d’un point presse. Mais, “ce qui est important, c’est que l’économie française devrait croître plus vite que son potentiel et commencer à rattraper son retard de croissance”, a-t-il ajouté. C’est l’envolée “surprise” de la croissance au deuxième trimestre (+1,2%) qui a conduit l’Insee à relever sa prévision, a-t-il expliqué. Avec “un peu de retard”, l’industrie française a profité à plein au printemps de la reprise du commerce international et de l’arrêt de l’appréciation de l’euro depuis mi-2005. Ce phénomène reste toutefois “largement temporaire et non reconductible” car le commerce mondial devrait perdre de l’allant fin 2006, du fait notamment d’un ralentissement de l’économie américaine, a observé M. Dubois.
Dynamiques en début d’année, les exportations devraient marquer le pas, avec une progression “d’à peine 1%” prévue au troisième trimestre. Le principal moteur de la croissance française demeure la consommation des ménages, portée par une embellie du pouvoir d’achat, attendu en hausse de 2,3% en 2006 contre 1,3% l’an dernier, et une réduction du taux d’épargne. Le bas de laine des Français, “écureuils” de l’Europe, devrait en effet atteindre le taux “historiquement bas” de 14,6% en 2006 (contre 15% en 2005). Du coup, la consommation des ménages devrait augmenter de 0,8% au troisième trimestre et de 0,6% au quatrième, soit une progression annuelle de 2,9%. Cette embellie conjoncturelle devrait se traduire par une accélération des créations d’emplois, dont le nombre doublerait quasiment en 2006 pour atteindre 279.000 (après 149.000 l’an dernier). D’où une nouvelle baisse du taux de chômage, désormais espéré à 8,6% en décembre 2006, contre 9% prévu en juin. Pour 2007, “rien n’interdit que nous passions sous 8,6% mais rien n’interdit non plus que l’on remonte”, a prudemment déclaré Eric Dubois. Car le début de l’année prochaine s’annonce “incertain”, a-t-il dit, se refusant à toute prévision chiffrée avant la publication en décembre de la prochaine note de conjoncture de l’Insee. Parmi les aléas susceptibles de jouer, à la hausse ou à la baisse, il a cité l’inconnue du marché immobilier américain. Un atterrissage en douceur des prix n’aurait pas d’impact trop fort sur la croissance de la première économie mondiale mais il en irait autrement en cas d’effondrement. Autre incertitude de taille: l’effet du relèvement de la TVA programmé le 1er janvier 2007 en Allemagne, premier partenaire commercial de la France. Il devrait pousser les ménages à anticiper leurs achats dans les prochains mois, mais pourrait aussi peser sur la consommation en début d’année prochaine. |
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