[05/10/2006 07:09:09] PARIS (AFP) Malgré une accalmie sur le front de l’inflation, la Banque centrale européenne (BCE) est sur le point de resserrer encore d’un cran ses taux directeurs jeudi, le cinquième tour de vis depuis décembre et sans doute pas le dernier. Sur les trente analystes interrogés par l’AFP et l’agence AFX News, 29 misent sur une hausse d’un quart de point du principal taux directeur, qui grimperait à 3,25%, son plus haut niveau depuis cinq ans. L’un d’entre eux parie sur un geste plus agressif d’un demi-point. Particuliers et industriels vont donc voir le coût du crédit à nouveau augmenter. L’institut avait entamé son cycle de hausses de taux en décembre, après deux ans et demi d’immobilisme. De 2% alors, il est monté à petits pas -via des hausses de 25 points de base– à 3%. La réunion des gouverneurs, qui doit commencer vers 07H00 GMT, se déroulera à Paris, de même que la conférence de presse du président de l’institut Jean-Claude Trichet, prévue pour 12H30 GMT. La BCE tient deux fois par an une réunion dans une Capitale d’un des douze Etats membres de la zone euro. La décision sur les taux sera en revanche annoncée depuis Francfort, siège de la BCE, vers 11H45 GMT. Le Français a bien préparé le terrain à une nouvelle hausse de taux, et ce dès le mois dernier: il a d’une part dressé un bilan très positif de l’économie de la zone euro. Il a d’autre part prévenu qu'”une grande vigilance” était de mise sur les risques inflationnistes, termes qui, en code BCE, annoncent une hausse de taux lors de la réunion suivante. Les gardiens de l’euro voient des menaces de dérapage des prix à moyen terme liés au pétrole cher, à ses retombées inflationnistes éventuelles -sous forme de fortes hausses salariales par exemple- et à une croissance vigoureuse des crédits au secteur privé. Le retour de l’inflation pour la première fois depuis janvier 2005 dans les limites autorisées par la BCE ne devrait pas changer la donne. Selon une première estimation d’Eurostat, l’office européen des statistiques, les prix à la consommation ont en effet augmenté de 1,8% en septembre, après 2,3% en août. Pétrole moins cher et un effet de base, les prix ayant fortement augmenté l’an passé sur le même mois, expliquent ce net coup de frein. Mais l’inflation devrait revenir au-dessus des 2% dans les mois à venir, selon les analystes. La majorité des économistes parient sur une nouvelle hausse du principal taux directeur d’un quart de point à 3,50% en décembre, puis sur un long statu quo. Le ralentissement de l’économie américaine et celui prévu l’an prochain de l’Allemagne, première économie de la zone euro, devraient inciter la BCE à la retenue. |
||
|