[05/10/2006 16:50:05] DEAUVILLE (AFP) “Empathie”, “instinct” et “obstination” sont les qualités nécessaires aux femmes pour accéder aux postes les plus élevés, notamment dans les entreprises, dont 90% sont actuellement dirigées par des hommes, ont témoigné jeudi des femmes influentes au 2e Forum mondial des femmes à Deauville. “J’ai la responsabilité de 60.000 personnes et à compétence égale, je choisis une femme”, a affirmé Anne Lauvergeon, la patronne d’Areva, géant français du nucléaire. Parce que “les femmes sont très pragmatiques. Elles savent hiérarchiser les sujets et pour une entreprise, c’est vital”, a-t-elle expliqué au cours d’un débat sur “la responsabilité croissante de femmes, une nouvelle dimension de la société”. Pour Karen Hughes, sous-secrétaire d’Etat américaine aux relations publiques, “les femmes ont de l’empathie. Une manière bien spécifique de contempler le monde. C’est important, alors que la parole du pape peut déclencher une guerre”. Cette conseillère écoutée de George Bush a cité l’exemple de la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice, se félicitant que “pour la première fois aux Etats Unis, il y ait des femmes au pouvoir”. “Je ne crois pas que les femmes aient des configurations spécifiques mais elles sont obstinées et capables de se ressaisir”, a également estimé Monique Canto-Sperber, qui dirige l’Ecole normale supérieure. Elle a jugé “très réconfortante” la perspective de voir de plus en plus de femmes en politique, comme cela se produit, selon elle, en Allemagne ou en France. Mais “ne renonçons pas à agir, même à une toute petite échelle”. De son côté, Laura Liswood, secrétaire générale du Conseil mondial des femmes dirigeantes, a notamment appelé à “mettre la pression sur le futur secrétaire général de l’ONU” pour que la parité homme/femme soit appliquée au sein de l’organisation internationale.
Anne Lauvergeon juge “très humiliante” la solution des quotas, prônée dans plusieurs pays. Elle a expliqué que le comité exécutif d’Areva “regardait de près les différents équilibres des recrutements” au sein du groupe où le “rapport actuel est de 60% d’hommes pour 40% de femmes”. La station balnéaire de Deauville accueille, jusqu’à dimanche, plus de 800 femmes représentant 61 pays. Parmi elles, figurent notamment “une députée afghane et une Marocaine qui a une fatwa sur la tête, parce qu’elle défend les femmes célibataires”, a précisé Aude Zieseniss de Thuin, présidente et fondatrice du Women’s Forum. De nombreux patrons font le déplacement à Deauville, dont le PDG de Renault et Nissan Carlos Ghosn ou celle de l’équipementier en télécommunications américain Lucent Patricia Russo, pour des débats portant notamment sur les expériences menées pour améliorer la diversité dans l’entreprise. L’un des sponsors de la manifestation, Cartier, a annoncé, par la voix de son PDG Bernard Fornas, la création des “Cartier Women’s initiative awards”, qui distinguent des projets innovants de création d’entreprise menés par des femmes. Ce concours, dont le premier trophée sera remis l’an prochain à Deauville, est organisé sous la forme d’une compétition de business plan. Cinq lauréates, issus des cinq continents, se verront attribuer 20.000 dollars offerts par Cartier pour le financement du projet et un “coaching” sur mesure. |
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