[07/10/2006 11:14:47] TOULOUSE (AFP) Un clavier, un ordinateur équipé d’une carte son et un logiciel, c’est avec ces trois éléments qu’un chercheur en mathématiques appliquées à l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Toulouse vient de lancer le premier piano numérique accordable. Après avoir exercé pendant 15 ans la profession d’accordeur, Philippe Guillaume, qui a préparé les pianos d’artistes comme la Portugaise Maria Joao Pires ou l’Espagnole Alicia Delarrocha, a repris des études, à plus de trente ans, pour devenir agrégé, docteur et habilité à diriger des recherches. “Avec les pianos numériques dit échantillonnés actuellement dans le commerce, les notes étaient préenregistrées et ne pouvaient pas évoluer. Elles n’étaient pas calculées en temps réel”, explique ce quinquagénaire, dont l’invention a déjà intéressé plusieurs grands fabricants de pianos numériques. “Grâce à Pianoteq, le logiciel que nous avons mis au point avec mon collègue Julien Pommier (ndlr: un ingénieur de 32 ans), il est désormais possible d’intervenir sur différents paramètres de ce piano virtuel”, précise M. Guillaume. Ainsi, le professionnel ou le passionné de musique peut faire évoluer l’accord, l’harmonisation ou le design, en le faisant par exemple passer d’un véritable piano à queue à un piano bastringue ou un pianoforte du XVIIIe siècle. “Nous pouvons influer sur les cordes, les marteaux ou même la table d’harmonie”, poursuit cet ancien directeur du département mathématiques de l’INSA. Ce piano accordable, dont l’inventeur envisage à terme une nouvelle évolution, a, outre l’utilisation pour les particuliers, déjà trouvé des applications diverses.
Ainsi, son invention a été utilisée dans le musée de Kremsegg Schloss de Kremsmunster, en Autriche, où à côté d’un authentique pianoforte du XIXe siècle, les visiteurs ont la possibilité de jouer sur ce piano virtuel et de se rendre compte de sa sonorité réelle. Ce sera le cas prochainement au musée Haendelhaus de Halle, en Allemagne. “Je suis un passionné du piano, aussi grâce à mes connaissances scientifiques, cet outil m’a permis d’associer mes différentes facettes”, reconnaît l’inventeur du logiciel aisément téléchargeable sur internet (avec seulement 8 mégaoctets de mémoire). Il suffit donc, outre le logiciel, d’un ensemble ordinateur avec carte son, d’un clavier-maître et d’une paire d’enceintes (ou d’un casque) pour une somme proche de 1.800 euros pour se confectionner ce piano dit de quatrième génération. Lauréat 2005 du concours CETI organisé par l’ANVAR, cet inventeur a reçu un soutien sans faille du laboratoire Mathématiques pour l’Industrie et la Physique (MIP) et de l’INSA. Il a désormais pour projet d’adapter, en liaison avec les constructeurs, les pianos numériques à cette nouvelle technologie. |
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