Le dur combat des industriels bulgares pour le respect des normes européennes

 
 
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Des enfants jouent devant l’entreprise de métallurgie Kremikovtzi, le 30 septembre 2006 à Sofia (Photo : Valentina Petrova)

[08/10/2006 13:22:05] SOFIA (AFP) Les usines métallurgiques et chimiques bulgares, plus gros pollueurs du pays, ont engagé une course contre la montre sans précédent pour se mettre en conformité avec les normes environnementales de l’Union européenne que la Bulgarie va rejoindre le 1er janvier 2007.

Contrairement à l’époque communiste où les cheminées crachant abondamment des fumées étaient un symbole de “prospérité” économique, les entreprises doivent maintenant investir massivement dans des technologies propres afin d’obtenir le précieux “permis environnemental” d’ici la fin de l’année. Faute de quoi elles seraient fermées après l’accession à l’UE.

Mais la quête des fonds pour se moderniser est problématique pour ces usines vieillotes privatisées depuis plusieurs années sous la menace de la faillite.

“Le secteur de la métallurgie a déjà investi 2 milliards de leva (1 milliard d’euros) pour remplir les critères de l’UE et dépensera encore 1,5 milliard supplémentaire lors des trois ans à venir pour la protection de l’environnement, la sécurité du travail, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’amélioration de la compétitivité”, a affirmé Politimi Paunova, présidente de la Chambre de l’Industrie métallurgique bulgare, interrogée par l’AFP.

Selon elle, les crédits bancaires ont surtout servi à financer les investissements les plus urgents dans un secteur qui a généré en 2005 quelque 12,6% de la production industrielle de la Bulgarie.

Une seule des grandes entreprises métallurgiques bulgare, Kremikovtzi Sofia, a obtenu une période de transition jusqu’en 2011 pour appliquer un programme d’investissement pour s’adapter aux normes de production respectueuses de l’environnement.

Son propriétaire, le groupe indien Global Steel, a récemment annoncé des investissements prévus de 321 millions de leva d’ici fin 2011 à cette fin. Mais des organisations non-gouvernementales ont d’ores et déjà appelé le ministère de l’environnement à ne pas octroyer le feu vert à Kremikovtzi pour continuer à produire après l’adhésion à l’UE l’an prochain.

Les usines du secteur métallurgique non ferreux, qui comptent parmi les plus polluantes de l’air, l’eau et du sol, n’ont pas obtenu de période de transition pour s’adapter aux normes requises par l’UE.

“Elles ont été mises au pied du mur et ont du immédiatement dépenser de l’argent pour la protection de l’environnement alors que ces sommes auraient pu servir à augmenter la productivité”, a affirmé Mme Paunova.

La production de ce secteur est élevé en Bulgarie: 250.000 tonnes de cuivre par an, 80.000 T de plomb et 100.000 T de zinc dont 80% sont exportées, pour moitié dans les pays de l’UE.

L’industrie chimique, autre grand pollueur, se plaint également de n’avoir pas eu assez de temps pour s’adapter aux critères européens. Les périodes de transition accordées allant de 2008 à 2014 sont trop courtes, disent leur représentants.

“Les périodes de transition trop courtes pèsent sur nos usines(…) le grand problème c’est l’argent”, a expliqué Yoncho Pelovski de la Chambre de l’Industrie chimique bulgare à l’AFP.

Le secteur, qui représentait 11% de la production industrielle bulgare en 2005, a déjà dépensé plus d’un milliard de leva pour la protection de l’environnement et prévoit 2 autres milliards pour s’adapter à l’UE, a-t-il ajouté.

Certes les deux secteurs, métallurgique et chimique, qui s’étaient effondrés après la chute du communisme en 1989, ont la possibilité de vendre leurs crédits de polluer dans le cadre du protocole de Kyoto sur le réchauffement climatique, ce qui permet de financer en partie la modernisation.

Selon les chiffres officiels, le pays a déjà réduit de moitié ses émissions à effet de serre en 2005 comparé à ses niveaux de 1988.

 08/10/2006 13:22:05 – © 2006 AFP